Pour Surendra Borad, président du comité plastiques (photo), les traders européens ne peuvent plus exporter que dans 74 pays, sous prétexte que les 118 autres n'ont pas répondu ou trop vaguement à la lettre de demande d'importation, selon la réglementation 1418/2007. Pas de réponse, pas de possibilité d'exporter. Une telle situation défavorise les pays européens : « 34 % des exportations de déchets sont destinées au marché européen et 44 % de ces flux proviennent de l'UE », déplore-t-il. En parallèle, les États-Unis ont pu vendre leurs matières plastiques à 160 pays pour une valeur de 27 milliards de dollars en 2012. Autre événement important pour le secteur, le concept d'économie circulaire adopté par la Commission européenne.
Concrètement, dans le domaine des emballages en plastique, cela signifie atteindre 60 % de recyclage d'ici à 2030. Comme il est question de mesurer le taux de recyclage, la question se pose de savoir sur quelle base : les matières entrantes ou sortantes ? Au niveau des exportations, les professionnels sont dubitatifs, car tous les pays importateurs ne calculent pas de la même façon.
Espoir de business en Inde
Pendant ces six derniers mois, le marché indien s'est montré ferme. Seul un nombre limité de recycleurs possèdent leur licence et profitent d'une situation monopolistique. Le nouveau gouvernement se dit prêt à assouplir les procédures administratives, car il s'est fixé comme objectif de placer l'Inde parmi les 50 pays les plus actifs dans le commerce. Il faut donc espérer, selon les membres du BIR, que cela profite aux recycleurs de ce pays. L'Inde importe principalement du PEbd, du PEbd linéaire et du PET, mais aucune demande n'est enregistrée sur le PEhd, le PP ou le PVC. Les prix déclinent avec la baisse des cours des résines vierges. Toutefois, on peut s'attendre à un marché indien stable et consistant pour l'avenir.
Chine post-Green Fence
Après les barrières gouvernementales sur les exportations de déchets, la Chine a mis en œuvre de nouvelles réglementations favorisant l'industrie du recyclage. Pour ce faire, l'État se fait plus présent et souhaite renforcer le contrôle de l'industrie pour faciliter son développement. Par exemple, depuis septembre dernier, un système de gestion central a été mis en place pour contrôler les importations via la voie maritime dans sept ports chinois. La même démarche sera lancée pour les arrivées de marchandises par la route à partir du 1er décembre 2014.
Sur le terrain, certains plastiques techniques issus des DEEE sont de plus en plus difficiles à exporter en raison de mesures restrictives sur les retardateurs de flamme bromés (HIPS, ABS, PC/ABS). Résultat : beaucoup de gisements sur le marché ne trouvant pas preneur, entraînant une forte baisse de prix.