Les 93 collectivités qui avaient confié la gestion de leurs DEEE à ERP, non réagréé, se sont vu attribuer un nouvel éco-organisme. La répartition des territoires, entre Ecologic et Eco-systèmes, s'est basée sur les parts respectives de mise sur le marché de 2013 des producteurs de chacun de ces deux éco-organismes, soit près de 18 % pour le premier (un peu plus de 6 000 tonnes par an) et 82 % pour le second (30 000 tonnes) – les tonnages des producteurs adhérents d'ERP représentent 8 % des DEEE de 2013 pris en compte.
Un accueil mitigé
Sous l'égide de l'organisme coordonnateur OcaD3E, les deux éco-organismes se sont vu attribuer, en fonction de leurs implantations existantes, les 93 collectivités, département par département, notamment par souci d'ef-ficience environnementale. Christian Brabant, directeur général d'Eco-systèmes, tire un bilan positif de ce redéploiement : « Cela s'est bien passé, le service n'avait généralement pas été interrompu. Nous veillons à ce qu'il n'y ait pas de déchetterie engorgée et à ce que les collectivités ne soient pas pénalisées », relate-t-il. Dès le début du mois de janvier, son entreprise avait à prendre contact avec 73 collectivités (contre 20 pour Ecologic) et avec les opérateurs qui travaillaient pour ERP, dans l'optique de continuer à faire appel à ces derniers « jusqu'à l'échéance que leur avait fixé ERP, soit a priori le 30 juin 2015 pour la plupart des contrats ». Le dispositif est opérationnel selon le dirigeant : « Nous avons reconstitué la table des flux avec les prestataires, ainsi que l'organisation logistique et celle du traitement. Le seul point à finaliser concerne la négociation des prix, c'est en cours. » Une opération qu'Eco-systèmes finance pour l'heure grâce à ses provisions, dont le total s'élève aujourd'hui à environ 160 millions d'euros. Du côté des collectivités concernées, l'accueil paraît mitigé. En témoigne Jean Révéreault, président du Calitom, syndicat charentais de 356 communes (201 200 habitants) : « La continuité est assurée. Nous ferons tout pour que nos partenaires de l'économie sociale et solidaire du réseau Envie restent présents. Je suis troublé par la disparition aussi soudaine de l'agrément d'ERP. » Dans les Hauts-de-Seine, Nathalie Amiot, directrice technique du Syelom, estime que « bien que nous ayons été mis devant le fait accompli, le relais s'est fait rapidement et nous ne sommes pas inquiets ». La responsable de ce syndicat de 30 communes (1,35 million d'habitants) ajoute : « Nous avons bien travaillé avec ERP pendant six ans et nous souhaiterions à nouveau collaborer avec cet éco-organisme », s'il venait à obtenir son agrément. Outre ce changement d'interlocuteur, les 93 collectivités devront adopter de nouvelles méthodes de travail, puisque chaque éco-organisme dispose de son propre logiciel, et qu'elles s'en servent pour effectuer leurs demandes d'enlèvement.