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Le bois d'emballages commence sa nouvelle vie

LA RÉDACTION, LE 1er FÉVRIER 2015
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Les déchets de bois d'emballages sont devenus des produits. Déposé en septembre 2013 par un consortium regroupant les acteurs de la filière – Federec, Fédération nationale du bois, Amorce, Comité interprofessionnel du bois-énergie, Fédération des services énergie environnement, Syndicat des énergies renouvelables –, le dossier de sortie du statut de déchet a abouti à la publication de l'arrêté du 29 juillet 2014, précisant les conditions d'entrée des broyats d'emballages de bois dans la catégorie des combustibles de type biomasse, seuls autorisés désormais à alimenter les chaufferies de classe 2910-A. Contrôle visuel Sur les 800 000 tonnes de bois d'emballages mises sur le marché, 640 000 tonnes alimentent la filière bois-énergie, le reste étant utilisé par l'industrie du panneau en valorisation de la matière. Si le changement de statut ne bouleverse pas fonda men-ta lement l'organisation des sites traitant des broyats d'emballages (classés ICPE ou Iota), il impose néanmoins un certain nombre d'évolutions et d'adaptations : la délimitation d'une aire de déchargement distincte des zones de stockage de la plateforme, un contrôle visuel par un opérateur pour s'assurer de la bonne orientation du bois sur la plateforme, des analyses chimiques plusieurs fois par an selon la taille de l'installation de combustion livrée en aval. Les produits faisant l'objet d'une SSD diffèrent peu des broyats de classe A d'autrefois. « Parler aujourd'hui d'amélioration de la qualité de nos matières signifierait qu'on ne fournissait pas un produit de qualité auparavant. Il nous manquait une définition du produit ; l'aspect le plus important de la SSD pour la profession est la clarification d'une situation qui était floue », s'offusque Pascal Léon, directeur de l'expertise bois chez Sita et chargé de la coordination européenne des filiales du groupe sur le sujet. Gestion de la qualité Reste que les exigences de sortie du statut de déchet requièrent des programmes de formation dans les entreprises. Les opérateurs doivent se familiariser avec les déchets d'emballages pouvant devenir des produits et les autres types de bois propres qui n'entrent pas dans la SSD et rejoignent les bois de recyclage de la classe B. Selon les régions et la demande aval en bois de classe A, les opérations de tri seront ainsi plus ou moins poussées pour sortir un maximum de bois avec une SSD. « Tout cela a quand même un coût financier non négligeable. Il faut plus d'espace sur les sites, plus de manipulations, des périodes de formation pour le personnel », note Pascal Léon. Autre nouveauté de la SSD, la mise en place d'un système de gestion de la qualité. Depuis le 15 octobre, les plateformes doivent a minima avoir pris contact avec un organisme certificateur comme Veritas ou SGS. De son côté, Éco-bois, association regroupant, depuis 1992, Federec et des organisations professionnelles de la FNB, a mandaté SGS ICS pour la rédaction d'un référentiel de qualité propre à la SSD des emballages en bois, qui pourrait déboucher sur un appel d'offres auprès d'organismes certificateurs pour « obtenir des tarifs avantageux ». Quant aux analyses chimiques prévues par la SSD, si elles sont déjà réalisées par un certain nombre d'acteurs, qui doivent répondre à cette exigence émise par leurs clients, aussi bien en valorisation énergétique qu'en valorisation matière, d'autres opérateurs devront se rapprocher de laboratoires spécialisés. « La question de l'échantillonnage est sujette à discussion. Il peut être assez subtil de sélectionner un échantillon représentatif dans un lot de bois », souligne Jean-Christophe Pelletier, président de Bois Négoce Énergie. C'est la raison pour laquelle Éco-bois prévoit d'émettre des recommandations nationales sur les procédures d'échantillonnage d'ici à la fin du premier trimestre 2015. L'association envisage également de mener une étude sur la qualité des bois d'emballages SSD en France, qui sera ensuite transmise au ministère qui réclame un retour d'expérience sur la caractérisation des broyats. Quels impacts sur le marché ? Concernant l'évolution des prix des broyats de bois d'emballages, il est encore un peu tôt pour mesurer l'impact de la SSD. D'autant que l'hiver tarde à s'installer et que la demande de bois-énergie, bien que présente, est moins soutenue. « De plus, on est sur des marchés très régionalisés. Les indices nationaux du Centre d'études de l'économie du bois donnent des indications sur le broyat de palettes, mais ne correspondent pas toujours à la réalité, et le delta entre régions peut atteindre 30 %, explique Jean-Christophe Pelletier. En Normandie, on constate que les prix ont continué à augmenter au dernier semestre, car il y a peu de bois et beaucoup de besoins, ce qui est moins vrai dans l'est de la France, où l'offre de bois-énergie est abondante. » Les prix dépendent aussi des contrats d'approvisionnement : de gros volumes contractualisés sur de longues périodes ont souvent des indices de révision qui évoluent très peu. « Les formules d'indexation comprennent plusieurs éléments, rappelle Pascal Léon, l'énergie, le transport, la main-d'œuvre, les indices du CEEB. Finalement, les prix évoluent peu, car, si la partie du CEEB a augmenté, elle est compensée en ce moment par la chute des coûts du transport et de l'énergie. » Gisement fluctuant En matière de volumes, le broyat de palettes et d'emballages de bois reste un complément de l'alimentation principale des chaudières à biomasse. Il représente 15 à 20 % de leur énergie en moyenne et jusqu'à 50 % dans certaines installations, du fait notamment de son taux d'humidité inférieur à 25 %, qui permet de maîtriser l'humidité moyenne du combustible en hiver. Son remplacement par des plaquettes forestières engendrerait un surcoût estimé à 25 millions d'euros par an. « Il est difficile d'avancer des chiffres sur une future répartition du marché des chaufferies à biomasse. A priori, les plaquettes resteront largement majoritaires, face aux produits alternatifs, connexes de scierie, élagages urbains, plateforme de compostage, et aux bois d'emballages avec SSD », estime Jean-Christophe Pelletier. Malgré son nouveau statut de produit, le broyat d'emballages conserve en effet une caractéristique de déchet par rapport au bois forestier : il n'est pas créé ex nihilo. Le gisement est plus dépendant de l'activité économique que les plaquettes forestières, dont la disponibilité tient avant tout au prix de la ressource mobilisable. « Cette année, la douceur de l'hiver, qui entraîne une demande moins forte, compense la baisse de matières disponibles sur le marché liée au ralentissement de l'activité économique, que l'on constate depuis deux, trois ans », analyse Jean-Christophe Pelletier. Le nouveau statut du bois d'emballages sur le marché de l'énergie se mettra en place progressivement tout au long de l'année. « Il reste des clarifications à apporter sur ce type de bois, en particulier pour tout ce qui concerne l'exportation ou l'importation sur des sites français de bois en provenance de Belgique ou d'Allemagne, indique Pascal Léon. Il faut travailler sur une harmonisation européenne, mais c'est encore plus vrai pour la réglementation concernant le bois B. » Rendez-vous donc au printemps pour un premier bilan de l'arrivée sur le marché du bois d'emballages « version produit ».


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