C'est une facture dont la toute nouvelle Eurométropole de Strasbourg se serait bien passée. À peine succède-t-elle à la communau té urbaine qu'elle doit inscrire à son budget la somme de 37 millions d'euros pour la mise en veilleuse de son usine d'incinération. Des travaux de maintenance doublés de fuites sur les chaudières avaient abouti, l'automne dernier, à la nécessité d'un désamiantage complet. L'usine a certes redémarré partiellement mi-février, mais elle fonctionnera au ralenti jusqu'en août, entraînant le transport pour élimination en dehors du territoire de 96 000 tonnes de déchets et des pertes de recettes de valorisation. La majorité des 37 millions à la charge de la collectivité sera toutefois lissée sur les quinze ans et demi restants de la DSP. Selon l'accord conclu fin janvier, l'exploitant Senerval prendra à sa charge 2,9 millions liés aux premiers travaux normalement prévus. Une répartition plus égale était-elle envisageable ? « Nous avons regardé s'il était possible d'aménager le principe de la prise en charge du désamiantage par le propriétaire, mais cette issue semblait incertaine et nous avons choisi de prendre nos responsabilités », répond Françoise Bey, vice-présidente de l'Eurométropole pour la collecte-valorisation des déchets. Compte tenu des réserves de capacité limitées des incinérateurs alsaciens sollicités, l'enfouissement forme aujourd'hui l'exutoire principal. « Rééquilibrer vers l'incinération constitue notre priorité, pour des raisons économiques et environnementales », souligne Françoise Bey. Un dépannage supplémentaire viendra probablement d'unités allemandes. CR