Les éco-organismes des DEEE ménagers doivent mettre les bouchées doubles. D'une part, « la collecte stagne à 6,9 kg par habitant et par an depuis 2011, pour un gisement contribuant estimé à 21 kg et tandis que les objectifs de 2011 ne sont pas atteints », constate Amorce. D'autre part, le nouvel agrément fixe l'objectif de collecter en 2015 l'équi valent de 40 % en poids des mises en marché, puis 65 % en 2019 (ou 85 % des DEEE produits en poids). Qui plus est avec un éco-organisme en moins, puisqu'ERP n'est pas réagréé. Les chiffres consolidés pour 2014 pourraient cependant faire apparaître une tendance haussière. L'Ocad3e comptabilise 490 000 tonnes captées en 2014, soit 8,4 % de plus qu'en 2013. Écosystèmes annonce avoir atteint 7,4 kg par habitant en 2014, avec une hausse de 20,2 % des petits appareils (PAM). Aujourd'hui, 1 120 conventions couvrent 64,5 millions d'habitants (sans compter les lampes). La priorité pour Écosystèmes et Ecologic n'en est pas moins à la chasse aux tonnes supplémentaires. Deux voies s'offrent à eux. La première réside dans les canaux dits historiques. Par exemple, la collecte de proximité dans les centres urbains concerne une collectivité sous contrat sur dix et fait l'objet de nouveaux soutiens pour les agents d'accueil, selon l'Ocad3e. En outre, le marquage des gros électroménagers en déchetterie, contrepartie obligatoire du soutien « sécurité », a pour optique d'assurer la traçabilité des gisements, voire d'en prévenir le vol. Autre piste de progrès, lorsque les distributeurs sous-traitent leur logistique, « il arrive que le prestataire oublie de rapporter le matériel », souligne Hervé Grimaud, président de l'Ocad3e. Ecologic a collecté près de 83 400 tonnes de DEEE ménagers en 2014, et vise 165 000 tonnes en 2020, grâce à des partenariats accrus avec les bailleurs et syndicats de copropriété, ou au développement de la collecte auprès des entreprises et administrations.
La seconde voie se trouve dans les nouveaux canaux, tels que les récupérateurs, les opérateurs de broyage, les détenteurs de parc informatique, qui doivent constituer 30 % de la collecte en 2020. Les deux éco-organismes ont notamment signé une convention avec Federec. Pour Écosystèmes, les nouveaux canaux ont constitué 13 750 t en 2014, contre 355 000 t pour les apports historiques. L'éco-organisme s'appuie sur 120 sites de récupérateurs adhérents de Federec, pour 5 300 t, et 100 autres sites sont pressentis pour rejoindre l'initiative. S'ajoutent 31 sites d'opérateurs de broyage partenaires, dont le nombre devrait passer à 41 cette année. La convention signée avec Federec s'intéresse aussi à la dépollution, ce qui passe par l'identification de bonnes pratiques. Par exemple, le condensateur est à extraire d'un gros électroménager hors froid avant broyage, et non après ou par cisaillage, en vue de prévenir la dispersion des PCB.