Les chiffres ont été annoncés par le président de la Société du Grand Paris, Philippe Yvin : entre 2015 et 2030, le Grand Paris prévoit l'aménagement de 210 km de lignes ferroviaires et la création de 69 gares supplémentaires. Soit en termes de production de déchets, un volume estimé de plus de 60 millions de tonnes de déblais (terres et matériaux de construction). Cela représente une croissance de 20 % de déchets générés en Île-de-France. Selon les prévisions, sur l'ensemble des terres excavées, 10 % seraient polluées, 45 % d'origine gypsifère et 45 % provenant de terres inertes. Ces quantités de matière doivent favoriser l'emploi de modes de transport alternatifs comme le fluvial et le ferroviaire, explique Philippe Yvin. Et d'insister sur la nécessité de valoriser au maximum en utilisant notamment une partie de ces terres dans les projets d'aménagements franciliens. Alors que certains départements comme la Seine-et-Marne ou l'Oise ont refusé dans leur plan régional, d'accueillir les terres extérieures. Le président de la branche BTP de Federec, Erwan Le Meur, a par ailleurs alerté sur la gestion des déchets de déconstruction générés par les réhabilitations de quartiers autour des gares et l'aménagement urbain : « actuellement, la région dispose de 5 à 6 chaînes de tri d'une capacité de traitement de 150 000 t/an chacune. Insuffisant pour traiter les flux à venir. Une quinzaine de chaînes de tri supplémentaires sont nécessaires et pourraient créer 500 emplois, alors que le plan de région n'en prévoit qu'une dizaine pour l'instant ». Alors que les réticences des maîtres d'ouvrage sont encore grandes à l'égard des matériaux recyclés, l'arrêté ministériel relatif à la SSD (sortie de statut de déchet) des granulats tel qu'il est rédigé aujourd'hui n'arrange rien, pour le président de Federec BTP. Les contraintes d'espace de stockage liées aux installations urbaines, ne sont pas prises en compte par les procédures d'analyses demandées par les pouvoirs publics. La révision du code des marchés publics en 2016, sera peut-être l'occasion de promouvoir les recyclats de chantier en demandant cette fois-ci aux entreprises de prouver qu'elles ne peuvent pas utiliser de matières recyclées.RR