Le Collectif 3R a déposé un recours en justice au Tribunal administratif de Paris contre le marché public de conception, de construction et d’exploitation de l’usine de traitement des déchets ménagers d’Ivry-Paris 13. Remporté par un groupement d’entreprise emmené par Suez environnement, ce marché de 1,8 milliard d’euros sur 23 ans avait été signé le 2 février dernier.
Le syndicat de traitement des déchets de l’agglomération parisienne (Syctom) a décidé de remplacer l’actuelle unité d’incinération de 730 000 tonnes par an, dont la période d’exploitation a été prolongée jusqu’en 2022 (au lieu de 2018) par un centre de traitement multifilière comprenant une capacité d’incinération de 350 000 t/an, un tri mécano-biologique 310 000 t/an, et de méthanisation de 125 000 t/an – ces deux dernières tranches étant encore conditionnelles.
Mais le collectif estime que « par son volet incinération, ce projet va à contre-sens de l’histoire et des aspirations d'un nombre croissant de Franciliens qui cherchent à sortir de la société du gaspillage des ressources de la planète, par le compostage des déchets organiques, la récupération et le tri-recyclage ». Le tribunal devra donc juger si remplacer deux fours d’incinération d’une capacité globale de 730 000 t/an par un four de 310 000 t/an constitue « une nouvelle capacité d’incinération ».
Le collectif reproche également au Syctom le coût du projet, soulignant que « l’offre finale du candidat retenu est particulièrement faible sur de nombreux points cruciaux, en particulier le traitement des fumées, la prévention et la maîtrise des nuisances olfactives et des risques incendie et explosion. Ce marché viole ainsi le principe d’efficacité de la commande publique ». Autre grief : la non-prise en compte de la baisse des volumes de déchets ni les retours d’expérience « catastrophiques » de certaines unités de TMB-méthanisation.ACLe site du Collectif 3RL'annonce du contrat par le Syctom