Publiée de façon relativement confidentielle, elle intéressera les maîtres d'ouvrages, publics ou privés, amenés à faire évoluer leurs centres de tri pour s'adapter au prochain tri des emballages ménagers en plastique collectés dans le cadre de l'extension des consignes. Mais par où commencer ? Comment mettre à niveau un parc à fortiori croissant, totalisant déjà près de 400 unités traitant 10 millions de tonnes de déchets pris en charge par le service public ?
L'enjeu est pris à bras le corps par l'Ademe, les éco-organismes, les fédérations, les professionnels du secteur et réseaux d'élus. Plusieurs ont contribué à ce vade-mecum sur les centres de tri, à lire non sans une certaine prudence puisqu'il est purement informatif et "n'engage pas la responsabilité de ses auteurs"... Il tire néanmoins de précieux enseignements de la première vague d'expérimentations du tri, étendu aux emballages plastique autres que les flacons.
L'automatisation du tri, introduit cette note, sera bel et bien nécessaire. Tout comme "le besoin d'une technologie plus poussée". Donc se contenter d'adapter les outils de tri existants ne suffira pas. Pire, dans l'optique de maîtrise des coûts, cela risquerait même de produire l'effet inverse et... de les faire grimper ! Les économies atteindraient un meilleur niveau à une condition : faire grossir ces centres de tri. Les économies réalisées seraient alors supérieures à celles pouvant l'être sur le versant du transport de déchets (par plus de massification des flux). En ce sens, cette note incite les maîtres d'ouvrages, publics ou privés, à réfléchir au "maillage optimal d'organisation de la fonction de tri", à rechercher une cohérence territoriale en visant si besoin "au-delà du territoire de la collectivité qui a aujourd'hui la compétence déchets".
Anticiper l'évolution des flux entrants
Dans les années à venir, notamment du fait de l'extension progressive des consignes de tri à tous les emballages plastiques, les flux entrants dans ces centres vont changer. Avec moins de papiers graphiques, un risque d'augmentation des indésirables et des imbriqués (par exemple une bouteille compactée avec une boîte de conserve), des flux plus souillés qu'avant par des matières organiques, plus de films plastiques... Ainsi qu'une plus grande hétérogénéité de taille, "avec à la fois des objets plus gros et beaucoup plus de petits". La baisse attendue de la densité des flux entrants incite "à ne plus raisonner uniquement en tonnage mais aussi en volume", et à "pouvoir trier des nouveaux objets en plastique très hétérogènes en taille et en résine". Faible densité mais volumes entrants croissants : l'adaptation des aires de stockage et des convoyeurs est en jeu.
Risques professionnels
Un changement majeur attend les agents de tri, avec "un risque important de dégradation des conditions de travail", du fait d'objets plus petits et plus nombreux. Ou de l'augmentation des salissures et odeurs. D'où la contribution à cette note de la branche accidents du travail et maladies professionnelles (ATMP) de la Caisse nationale de l'assurance maladie. La nouvelle vague d'expérimentations, qu'Eco-Emballages espère porter à 8-10 millions d'habitants supplémentaires, doit encore alimenter ces réflexions. Cette note sera actualisée fin 2016 pour intégrer la capitalisation des connaissances issues de ces expérimentations complémentaires.Note de l'Ademe et Eco-Emballages sur l'évolution des collectes sélectives et leurs impacts sur les centres de tri