Pas de valeur positive en vue pour les CSR français. Une étude en cours de la Fnade et de l'Ademe table sur la rémunération de futures unités de production d'énergie à 30 €/t pour qu'elles reprennent du CSR. Ces usines recevraient, de plus, des aides à l'investissement. S'ajoutent 10 €/t pour le transport. L'approche se veut pragmatique et compétitive, à la fois face au stockage et à l'énergie fossile. Elle se base sur un coût plafond de 30 euros le MWh pour l'éner-gie produite à partir du CSR, laquelle engendre des coûts de manipulation accrus par rapport aux chaudières à gaz. Le marché des CSR est aussi fonction du prix de l'électricité, « peu chère en France », relève Muriel Olivier, de la Fnade. « Il ne s'agit pas du prix de l'énergie qui est à l'intérieur de la matière, mais d'un prix relatif par rapport aux autres filières de traitement, renchérit Jean-Paul Roques, directeur de projets énergie et déchets chez Coved. Dans les Balkans où la mise en décharge est à 15 euros la tonne, le cimentier verse 15 à 20 euros la tonne pour reprendre du CSR. » En Alemagne, où le stockage est limité, « le CSR de tuyère en 0-28 mm est rémunéré 18-20 euros la tonne, mais implique un coût d'opération élevé, comparé au CSR d'entrée de chaudière en 0-200 mm. De plus, les unités allemandes présentent des capacités plus importantes que celles envisagées en France. » Hormis en zones frontalières, ces disparités nationales ne devraient pas induire de compétition sur le gisement, en raison des coûts de transport.