C’est l’heure de la montée en puissance pour APR2, et elle est rapide. Après avoir développé avec le CNRS un procédé novateur de tri des plastiques en mélange par triboélectricité, c’est une capacité de traitement de 15 000 tonnes par an qui sera installée fin 2015 sur l’usine de la société, à Bonnières-sur-Seine, dans les Yvelines. Elle sera doublée dès 2016, pour se stabiliser à 50 000 t/an en 2017. En corollaire, la société devrait embaucher environ 80 personnes.
Ce déploiement est assuré par une levée de fonds de 10 millions d’euros auprès du fonds Xerys, seul actionnaire d’APR2 depuis 2013, qui avait déjà investit 5 millions d’euros en 2014. « Au cours des derniers mois, nous avons sécurisé nos approvisionnements de plastiques en mélange, principalement auprès des grands recycleurs nationaux, et nous avons contractualisé la vente de 12 000 t/an de granulés recyclés d’ici à la fin de l’année. Ce qui nous permet de prévoir un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros cette année », indique Karim Bourkaïb, PDG de APR2.
Car la société, fondée en 2002 pour démanteler les déchets électriques et électroniques (DEEE) va plus loin que le recyclage des plastiques. Fort d’une pureté de 99 % des plastiques triés et de la décote appliquée aux matériaux recyclés, elle se positionne comme fournisseur de matière première secondaire. « Aujourd’hui, seules 200 000 t/an de plastiques sont recyclés en France, alors que le gisement, hors déchets ménagers, est de 2 millions de tonnes », rappelle Karim Bourkaïb, qui planifie déjà l’ouverture d’une deuxième usine et l’implantation d’un bureau commercial à Hong Kong. Le chiffre d’affaires devrait ainsi être de 40 millions d’euros en 2017.AC