Le bois-énergie fait face à des exigences accrues de la demande. C'est l'une des tendances identifiées par une enquête nationale de la commission approvisionnement des chaufferies et biocombustibles du Comité interprofessionnel du bois-énergie (Cibe). Les acteurs du secteur relèvent des problèmes de qualité ponctuels liés à la météorologie, d'autres récurrents liés à la présence de fines et des inquiétudes sur la traçabilité des combustibles. La situation s'illustre diversement en régions : rattrapage d'activité dans le Grand Est, optimisme en Aquitaine, tensions sur les sciures de résineux dans le Nord - Pas-de-Calais. En aval, les réseaux de chaleur au bois font face à la chute des prix des fossiles, pétrole, gaz naturel et fioul. Des projets ne trouvaient pas preneur, début 2015. Or, l'objectif de multiplier par cinq la quantité de chaleur et de froid renouvelables et de récupération délivrée par les réseaux pourrait provoquer de nouvelles tensions sur le prix du bois. Le Cibe a passé au crible les actions correctrices possibles. L'approvisionnement pourrait se diversifier et s'ouvrir à des combustibles moins onéreux, déchets verts ou déchets de bois. Mais ils induisent un surcoût notamment pour le traitement des fumées et les analyses de suivi. D'autres pistes portent sur des aides à la structuration de l'approvisionnement, ou sur le recours à d'autres combustibles, tout en restant au-dessus des 50 % d'énergies renouvelables et de récupération. Le Cibe explore aussi les dispositifs susceptibles de diminuer la charge d'amortissement des nouveaux projets, comme une hausse des subventions à l'investissement ou des prêts de long terme et à taux faible de la Caisse des dépôts. En 2014, le Cibe a recensé dans l'Hexagone et la Corse plus de 3 000 installations en fonctionnement, ayant consommé 6,6 millions de tonnes de plaquettes humides, en plus des granulés.