Depuis le mois de juin, l'activité du papier-carton à recycler est soutenue tant au niveau de la demande, jugée très bonne depuis le début de l'année, que de l'offre où la collecte semble s'améliorer depuis quelques semaines. Les stocks en papeterie ont remonté. La fermeture en juin de la MP3 chez UPM Chapelle Darblay n'a pas eu pour le moment d'impact sur l'activité des collecteurs. Rappelons que le papetier avait promis d'honorer ses contrats avec les collectivités jusqu'au bout, quitte à expédier la marchandise vers son usine allemande. Mais peut-être que les effets se feront sentir à l'automne. Les prix allemands semblent rattraper les prix français, jugés les mois précédents trop élevés. Les prix sur le papier pour désencrage suivent également à la hausse. La forte demande et le développement de l'exportation en seraient les principales raisons. Il ne faudrait pas pour autant assister à une concurrence injustifiée entre les consommateurs européens et plus lointains, s'inquiètent des papetiers comme Emin Leydier. Le groupe, qui a bien failli déposer le bilan il y a quelques années, a trouvé son salut grâce à sa reprise par un fonds d'investissement américain. Remise à flot, l'entreprise renoue aujourd'hui avec les bénéfices. Le groupe produit 850 000 tonnes par an de produits d'emballages en papier-carton à base de PCR uniquement. En 2015, il devrait augmenter sa production de 5 000 tonnes. Pour Yves Herbaut, son PDG, c'est l'occasion de repenser aux investissements, à la R & D (écoconception de produits monomatériaux et plus légers) et à l'économie circulaire (réduction de la consommation énergétique). « Nous comprenons que les capacités françaises et européennes ne sont pas suffisantes pour absorber les volumes collectés. Mais lorsqu'il s'agit de nous imposer un prix plus élevé parce qu'en Asie, les acheteurs font de la surenchère, cela va à l'encontre du recyclage de proximité. »CM