Après avoir développé le recyclage des bouteilles d'eau en boucle, pourquoi ne pas recycler les emballages polyéthylène ou en polypropylène pour les mêmes usages alimentaires ? Plusieurs industriels du recyclage se penchent sur la question. Et le Centre technique de la conservation des produits agricoles (CTCPA), a travaillé, quant à lui, à la mise au point d'un test de vérification de la décontamination des polyoléfines recyclées. « Le recyclage en boucle fermée pose la question de la migration, dans le plastique, de contaminants non prévus dans l'usage de l'emballage », indique Patrice Dole, chargé de projet emballage au CTCPA. Un travail qui a été fait pour le R-PET. « Mais de par sa structure chimique, le PET est un matériau aux propriétés barrières intrinsèques. De plus, le procédé de recyclage nécessite une température à laquelle les contaminants sont éliminés », poursuit Patrice Dole. Il en est tout autrement des polyoléfines, qui se comportent comme « de vraies éponges », absorbant les molécules de leur environnement. Le CTCPA a donc travaillé à définir un test de décontamination adapté aux polyoléfines. Trois contaminants sont proposés : le méthyl stéarate, l'Uvitex (un agent fluorescent) et la tripalmitine. Si le test n'est pas encore validé par l'Autorité européenne de la sécurité des aliments (Efsa), il implique de développer de nouveaux procédés de recyclage, la thermo-désorption n'étant pas suffisamment efficace pour éliminer les molécules-test. Des recherches sur un procédé d'extraction par CO2 supercritique dans le polymère fondu sont en cours au sein du projet Repali, labellisé par le pôle de compétitivité Axelera.