Le recyclage des métaux non ferreux s'est offert une bouffée d'oxygène en 2014. Certes, on est loin des années fastes précédant le choc de 2008, mais l'activité a rebondi depuis 2013.
Le chiffre d'affaires du secteur a ainsi progressé de 6 % dans le sillage du cours des métaux, et en particulier du premier d'entre eux en termes de volumes traités par les entreprises de recyclage, l'aluminium. Il représente près d'un tiers des tonnages vendus en 2014 (31 %). Malgré des soubresauts, le cuivre a bien résisté, tout comme le plomb, le zinc ou le nickel. « Tout au long de l'année, la demande est restée soutenue sur les métaux non ferreux issus du recyclage. Les besoins de l'industrie sont réels, et les recycleurs n'ont aucun problème pour vendre leurs matières », résume Patrick Kornberg, président de la branche Métaux non ferreux au sein de FEDEREC. Les volumes de métaux collectés progressent ainsi de 4,5 % pour atteindre 1,9 Mt. 82 % des tonnages sont obtenus via les collectes mises en place par les entreprises du recyclage. Le secteur de la déconstruction et de la démolition apporte 200 000 t (11 %), et les chutes neuves atteignent 150 000 t (8 %).
L'UE, premier importateur
Une partie des métaux non ferreux recyclés en circuit court n'entre pas dans ces chiffres : c'est le tolling, grâce auquel utilisateurs et fournisseurs négocient directement la restitution des chutes de découpe. Les volumes ainsi recyclés, en particulier sur l'aluminium et le cuivre, sont difficiles à estimer, mais le système concerne essentiellement de gros utilisateurs. Les entreprises de recyclage peuvent intervenir comme prestataires dans certains cas (pose de bennes, paquetage, ou transport). En 2014, elles ont facturé 418 M€ de prestations. L'Union européenne demeure la première destination des tonnages vendus par les recycleurs (70 %). Et cette prédominance s'est accrue en 2014 sous l'effet cumulé d'une légère contraction de la demande asiatique et de la crise persistante dans la production industrielle française. « La demande asiatique ne s'est pas effondrée, mais elle a été contrariée par la conjoncture économique liée à la hausse du dollar », rappelle Patrick Kornberg . Ainsi, 266 000 t de métaux non ferreux issus du recyclage ont été exportées en dehors des frontières de l'Union (14 % des volumes), un chiffre comparable aux débouchés nationaux (304 000 t, 16 %).
Performances sur l'aluminium de première fusion
En Europe, des fermetures d'usines produisant des lingots d'aluminium conjuguées à une demande soutenue sur ces produits, notamment de la part de l'industrie automobile, qui a vu sa situation s'améliorer par rapport à 2013, ont permis de faire de belles performances sur l'aluminium de première fusion avec des primes intéressantes à la vente dans le courant de l'année. Ces primes n'ont pas perduré, mais l'activité est restée bien orientée sur le marché des non-ferreux au premier semestre 2015. n