Les déchets organiques ont une particularité que les autres matières du recyclage n'ont pas : ils contiennent beaucoup d'eau. Les écarts entre volumes collectés et produits commercialisés sont donc importants. Le gisement brut de déchets organiques atteint 29,7 Mt pour un équivalent en matières sèches estimé à 7,9 Mt. Cela a permis aux entreprises de recyclage de commercialiser 4,5 Mt de compost normalisé en 2014. Le chiffre d'affaires du secteur repose essentiellement sur la prestation payée par les collectivités locales et les industries pour le traitement de leurs déchets. « La vente du compost ne représente pas grand-chose, note Marc Péna, président de la branche Valordec, chargée des déchets organiques chez FEDEREC, mais il faut rappeler que 1 000 t de matières entrantes ne produisent que 150 t de compost à la fin. » La capacité fertilisante du compost représente environ 90 M€.
Un enjeu important de l'économie circulaire
Les déchets organiques rentrant dans la fabrication de compost proviennent des déchets verts (collectivités, ménages, entreprises), coproduits indispensables à l'élaboration du compost des boues de stations d'épuration, qui peuvent être très liquides (99 % d'eau) ou partiellement déshydratées (20 %), des effluents industriels organiques et de la fraction fermentescible des ordures ménagères. Le compostage des déchets organiques est un enjeu important de l'économie circulaire permettant de produire localement un fertilisant pour l'agriculture – son débouché naturel – et ne doit pas être simplement perçu comme un moyen de traiter des déchets.
« Le marché a besoin que cette dynamique de l'économie circulaire soit mieux soutenue par le ministère de l'Agriculture face à la concurrence des fertilisants chimiques, et que le monde agricole ouvre ses portes à ce mode de fertilisation », plaide Marc Péna. Le marché du compost se développe petit à petit en France grâce aux normes adoptées il y a bientôt quinze ans sur la qualité des produits. n