Alors qu'en France, l'application de la réglementation est allée au-delà des exigences requises en précisant qu'il devait se faire avant broyage, la réalité est tout autre puisque seuls 67 centres VHU sur 322 ont déclaré le faire en 2013. Cette année-là, le tonnage de verre entrant dans la filière a été évalué à 33 011 tonnes, dont 4 % a été retiré en centre VHU pour être recyclé, 7,5 % retiré pour être réutilisé en pièces d'occasion et 88 % entrant dans les broyeurs. Or si en France, cette fraction de verre broyée finit essentiellement en enfouissement, ce n'est pas le cas dans les autres pays, qui valorisent la fraction minérale. L'agence Bio by Deloitte qui a mené cette étude pour l'Ademe compare les pratiques réelles dans six pays (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni) et met en évidence que le démantèlement du verre est finalement assez peu pratiqué. En revanche, la fraction minérale post-broyage où se trouve le verre est le plus souvent utilisée en remblayage ou en techniques routières et est comptabilisé dans le calcul des taux de recyclage. C'est le cas de l'Allemagne, des Pays-Bas, de la Belgique. Aujourd'hui, la France fait marche arrière sur le sujet. Ou plutôt assouplit sa lecture de la directive. Bientôt, la fraction minérale utilisée en travaux public sera désormais comptabilisée dans la catégorie recyclage.Catherine Moncel