Nommé AlgoSolis, ce démonstrateur préindustriel d'un coût de 3,7 millions d'euros a été financé entièrement sur fonds publics. Il s'étend sur 3 000 m2, dont une serre de 500 m2. Nouveauté : la culture s'effectue à l'extérieur en milieu ouvert et non plus en laboratoire. Elle dépend donc du soleil et de la météo. Outre le changement d'échelle, l'objectif est de montrer que ce biocarburant de 3ème génération a un bilan énergétique positif.
Pour cela, Algosolis va utiliser plusieurs procédés brevetés, issus de 10 ans de recherche, portant sur les techniques de culture, l'extraction des lipides, le choix des souches. « Par rapport aux systèmes classiques, nous diminuons les quantités d'eau et d'énergie par 10. L'extraction s'effectue dans l'eau par un procédé mécanique et sans solvant » souligne Jérémy Pruvost, directeur d'Algosolis. D'autre part, l'utilisation de matières premières recyclées peut également améliorer le bilan environnemental.
Ainsi, le premier projet, déjà en cours, concerne la dépollution des effluents industriels gazeux., dans lequel les microalgues consomment le CO2 des fumées industrielles. Les premiers résultats sur la faisabilité économique de ce projet sont attendus pour la fin de l'année. Les microalgues peuvent aussi utiliser les nitrates et les phosphates contenus dans les eaux usées. Le biocarburant est la cible la plus difficile à atteindre (pas avant 2020), auparavant d'autres applications vont être testées concernant les biomatériaux (bioplastiques), la cosmétique, l'alimentation, etc. SL