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RECYCLAGE & RÉCUPÉRATION

Federec papiers-cartons : « La fin de l’année sera difficile car la demande sera très faible pour certaines matières »

PUBLIÉ LE 18 AOÛT 2020
PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK BOITTIAUX
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Federec papiers-cartons : « La fin de l’année sera difficile car la demande sera très faible pour certaines matières »
Stéphane Panou, directeur recyclage et valorisation matière au sein du groupe Paprec, vient d’être élu président de la filière papiers-cartons de la Fédération professionnelle des entreprises de recyclage (Federec). Pour Mat Environnement, il a accepté de décrypter les enjeux actuels de la filière, mais aussi d’évoquer les problématiques liées à l’épidémie de coronavirus.

- Pouvez-vous dresser un état des lieux de la filière papiers-cartons aujourd’hui ?

La filière papiers-cartons aujourd’hui, c’est un peu moins de 7 millions de tonnes de déchets collectés par les acteurs de la filière (pour un peu plus de 5 millions de tonnes consommées par les papetiers implantés en France) en 2019. Les volumes collectés sont en augmentation, avec néanmoins une différence de tendance entre les flux papiers et les flux cartons.

L’utilisation de papiers diminue structurellement depuis plusieurs années tandis que l’utilisation de cartons augmente de manière importante, en raison notamment de l’essor du e-commerce. Par conséquent, les flux de déchets de cartons à traiter sont en forte croissance, tandis que les flux de déchets papiers diminuent. Par exemple, le gisement des papiers graphiques baisse de 7 % par an depuis plusieurs années. La filière papiers-cartons de Federec regroupe 110 entreprises, qui prennent en charge des flux de papiers-cartons même si la plupart sont multi-activités (métaux, plastiques, bois, etc).
 
- En tant que nouveau président de la filière papiers-cartons de Federec, quels sont vos chantiers prioritaires ?

Le chantier prioritaire est l’accompagnement des adhérents dans la résolution de leurs difficultés en lien avec le Covid-19 : équipements des salariés, adaptation de l’organisation des établissements de recyclage, difficultés d’accès au marché dans un contexte de prix volatiles. De plus, nous avons des dossiers importants à mener dans l’intérêt de la Fédération alors même que se profilent des changements des législations qui régulent nos professions.
 
- Quels sont les enjeux et problématiques actuels rencontrés par la filière ?

Pendant la période de confinement, la priorité des opérateurs a été de protéger leurs personnels tout en maintenant une activité de collecte et tri des papiers-cartons. Certains centres de tri ont dû être arrêtés puis redémarrés, parfois en mode dégradé. Ces mesures, qui ont entraîné des surcoûts et réduit la productivité, ont affecté l’économie de nos activités.

La période post-confinement s’annonce également compliquée pour nos adhérents. Les papetiers ont des carnets de commandes qui sont en baisse aussi bien pour le packaging que pour le papier journal. Seul le marché de l’hygiène et de la fabrication de pâte à base de papier recyclé, semble équivalent à ces dernières semaines. Tout ceci entraîne également une chute importante de nos prix de vente.
 
- Comment les entreprises de la filière ont-elles traversé la période de confinement ? Certaines d’entre elles sont-elles menacées ? Quelles sont vos prévisions économiques pour 2020 ?

Le gisement a fortement chuté de plus de 50 %, et pour la première fois depuis 16 ans, notre production de papiers-cartons de recyclage (PCR) a été inférieure aux besoins des usines papetières dont la demande, curieusement, était très forte. L’approvisionnement des papeteries a pu être assuré en utilisant les stocks importants qui avaient été accumulés sur les centres de tri avant la crise du Covid-19 à cause de graves difficultés d’écoulement. La résorption des stocks a été le seul effet positif du Covid-19 !

Toutefois, cette situation s’est déjà inversée et la fin de l’année sera difficile car la demande sera très faible pour certaines matières, comme les papiers à désencrer, qui ne pourront plus bénéficier de l’exutoire d’UPM Chapelle Darblay, qui a définitivement fermé ses portes. Nous pouvons quand même espérer que la mise en route de deux nouvelles usines de packaging en Allemagne, va nous permettre de mieux écouler nos stocks de cartons récupérés.
© DR
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