Moins de réemploi, plus de plastique vierge ! Tel est le principal enseignement du rapport d’étape « Global Commitment 2022 » dévoilé par la fondation Ellen MacArthur, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement. Le document qui porte sur l’engagement volontaire des entreprises en faveur des solutions circulaires de leurs emballages plastiques indique que celles-ci sont loin d’atteindre le principal objectif : veiller à ce que 100 % de ces emballages soient réutilisables, recyclables ou compostables à l’horizon 2025.
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Des progrès nuancés
Plus en détail, la majorité des marques et des détaillants signataires du pacte (59 %) ont réduit leur utilisation de plastique vierge de 2018 à 2021 et 40 % ont réduit l’utilisation totale d’emballages en plastique au cours de la même période. Ces derniers ont également augmenté l’utilisation d’emballages en plastique (+4,3 %) en 2021 par rapport à 2020.
Toutefois, cette hausse est nuancée par une augmentation de 2,5 % de l’utilisation de plastique vierge par rapport à 2020, qui se retrouve à des niveaux similaires à ceux de 2018. Le taux d’emballages réemployés a baissé passant de 1.5 % à 1.2 % entre 2019 et 2021. En somme, si le taux d’incorporation de plastiques recylés dans les emballages augmente, celui-ci reste inférieur au niveau nécessaire pour atteindre l’objectif de 2025 (10 % seulement pour un objectif de 26% en 2025).
Un traité international majeur
Face à cet échec, la fondation appelle les entreprises à adopter des stratégies de réemploi concrètes et de les transformer en actions significatives. Pour réduire le recours aux matières vierges, les entreprises du secteur sont invitées à « augmenter de façon exponentielle l’utilisation de plastiques recyclés, mais aussi à freiner la croissance de l’utilisation d’emballages en plastique ». Les États sont également appelés à définir un cadre international plus contraignant sur la pollution plastique.
Pour Muriel Papin, Déléguée Générale de No Plastic In My Sea : « Ce rapport démontre à quel point les engagements volontaires ne répondent pas à l’urgence de la situation et repoussent l’émergence des solutions nécessaires en termes de réduction et réemploi pour espérer endiguer la pollution plastique et micro plastique qui affecte notre environnement et notre santé. Ces solutions doivent être portées dès aujourd’hui avec ambition en France et en Europe et contribuer ainsi à l’émergence d’un traité international majeur d’ici 2024 ».