Un cadre ambitieux d’économie circulaire
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Pour pallier cette dépendance, l’Union européenne a déployé des réglementations strictes. Un règlement relatif aux batteries et à leurs déchets fixe depuis 2023 des objectifs de collecte et de valorisation des déchets de batteries. Ainsi, 50% du lithium et 90% du cobalt et du nickel contenus dans les batteries devront être recyclés à partir de 2028. Sont également prévus des niveaux minimaux obligatoires de contenu recyclé dans les nouvelles batteries industrielles. Ce cadre réglementaire poursuit un double objectif : ouvrir un marché du recyclage attractif pour les industriels tout en créant un cycle vertueux de production et de consommation.
Défis Technologiques et Économiques
Le recyclage des batteries est un processus complexe et coûteux qui soulève plusieurs défis. En premier lieu, la disponibilité de la matière première pour alimenter les usines. Or il existe un décalage entre la production de la batterie et sa fin de vie d’une dizaine d’années, impliquant que les premières usines fonctionnent sur des rebus de production. A cela s’ajoute une filière des voitures électriques qui peine à décoller en Europe, confrontée à des enjeux de compétitivité. Enfin, il existe une incertitude sur la chimie la plus largement adoptée dans la composition des batteries - nickel cobalt manganèse (NMC) ou lithium fer phosphate (LFP) – et dont la valeur résiduelle diffère du simple au double, voire au triple.
Structurer l’écosystème
Si les défis sont élevés, comme en atteste l’abandon ou le décalage de financement de grands projets par Suez, Eramet, Stellantis ou encore Orano, certains acteurs se sont saisis de ces enjeux pour faire progresser la filière et s’engager dans une économie circulaire vertueuse. En juin 2025, la start-up française Battri a ainsi inauguré son premier site de recyclage. Son objectif est d’extraire des batteries la Black mass. Cette poudre noire, mélange de minéraux et métaux, constitue le premier maillon du recyclage. Elle est ensuite vendue à des industriels pour être raffinée et utilisée dans la création de nouvelles batteries.
Si les start-ups, par leur structure de coûts optimisée et leur réactivité opérationnelle, s’adaptent facilement aux fluctuations du marché naissant, des acteurs cotés développent eux aussi cette expertise. Véolia, spécialiste du traitement des déchets, dispose ainsi de 4 sites capables de traiter jusqu’à 30 000 tonnes de batteries de la collecte à l’affinage, soit près de 100 000 batteries de véhicules électriques. Autre exemple avec Derichebourg qui a annoncé en mai un partenariat avec le fabricant de batteries coréen LG.
Si le recyclage des batteries n’en est qu’à ses prémices, il constitue aujourd’hui un maillon essentiel de la transition énergétique. Accompagner les entreprises afin de relever ce défi est décisif.