Le sentiment d'échec prime chez les opposants au projet d'autoroute A65, reliant Pau à Langon, en Aquitaine, depuis l'annonce en juin du feu vert du ministère de l'Écologie. Longue de 150 kilomètres, elle traversera des zones où vivent des espèces menacées. L'Association alternative régionale de Pau-Langon, créée en 2006, fonde encore quelques espoirs dans un recours déposé au niveau européen et va continuer les actions de planteurs volontaires. Les Verts regrettent de n'avoir pas convaincu leurs alliés socialistes au sein de la majorité du conseil régional : « Notre position ne change pas. Cette autoroute, la première de l'après-Grenelle, est inutile », déclare Michel Daverat, président du groupe des Verts à l'assemblée aquitaine, soulignant aussi la contradiction d'une collectivité qui a adopté un plan climat.
Plutôt content, Alain Rousset, le président PS du conseil régional, met en avant les garanties environnementales obtenues. Conformément aux recommandations du Conseil national de protection de la nature, le concessionnaire va prendre en gestion 1 400 hectares d'espaces naturels pour reconstituer des espaces propices. Ensuite, l'autoroute, à péage (osera-t-on dire à écotaxe ?), va permettre « de gagner une heure et donc de moins polluer ». Pour Alain Rousset, « c'est aussi une question d'aménagement du territoire. Le bassin de Pau, enclavé à plus de deux heures de la capitale régionale, perd des habitants ». En revanche, pas question pour lui de prolonger l'autoroute sur l'axe Pau-Saragosse en Espagne. Il en va de la compétitivité du rail : la réouverture en 2010 du tronçon Oloron-Bedous étant censée dynamiser le fret ferroviaire dans les Pyrénées.