Pour les Français, les principales causes de l'insécurité en France renvoient avant tout à une certaine crise des valeurs morales : 59 % d'entre eux incriminent en effet le manque d'autorité des parents sur leurs enfants et 48 % le recul de certaines valeurs morales dans notre société.
Les facteurs économiques et sociaux jouent également un rôle important : la crise économique et le chômage sont cités par 48 % et les mauvaises conditions de vie dans certains quartiers par 39 % comme des causes de l'insécurité en France.
Moins d'un tiers des Français fait le lien entre insécurité et immigration : seuls 30 % estiment que les problèmes d'intégration d'un certain nombre d'immigrés sont une cause de l'insécurité. Viennent ensuite parmi les causes de l'insécurité, la dégradation du rôle éducatif de l'école (28 %), la drogue (27 %) et le manque d'efficacité de la justice (25 %). Enfin seule une minorité incrimine le manque d'effectifs de la police et de la gendarmerie (18 %) ou son manque d'efficacité (13 %).
Le rôle des municipalités
L'insécurité pour les Français paraît donc être avant tout liée à une évolution globale et morale de la société qu'à une faillite des institutions (Justice, école, police ou gendarmerie).
Dans ce contexte, les Français jugent que c'est la police et la gendarmerie (49 %) et les citoyens eux-mêmes (49 %) qui peuvent agir le plus efficacement pour lutter contre l'insécurité. Leur rôle est jugé plus important que celui de la Justice (37 %), de l'État (37 %) et de l'école (35 %). Les municipalités (24 %) et les associations (23 %) sont enfin citées par un peu moins d'un quart des répondants. Si les autorités chargées de la sécurité sont logiquement attendues, c'est aussi une prise de conscience collective faisant appel à la responsabilité de chacun que les Français réclament.
Le rôle de l'école est jugé essentiel pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers sensibles. 61 % des Français estiment ainsi que, en matière d'aide aux quartiers sensibles, le soutien à l'école et à la réussite scolaire est l'un des enjeux les plus importants pour y améliorer les conditions de vie.
Le soutien de l'activité économique et de l'emploi (56 %) et le soutien aux parents dans leur rôle éducatif (47 %) sont également jugés importants par environ la moitié des Français. L'amélioration des conditions de vie dans ces quartiers passe également par la rénovation urbaine et l'accès au logement (pour 36 %).
Le renforcement de la sécurité dans les espaces publics n'est jugé important que par 32 % des Français et l'accompagnement des familles immigrées ou issues de l'immigration en difficulté par 20 %. Enfin l'amélioration des transports pour rompre l'isolement ne paraît pas prioritaire pour les Français qui ne sont que 12 % à citer cet enjeu.
Dans ce contexte le « Plan Marshall des banlieues » ou « Plan Espoir Banlieues » semble susciter un certain scepticisme chez les Français : seuls 2 % jugent qu'il va dans la bonne direction et qu'il a déjà donné des résultats concrets et 27 % qu'il va dans la bonne direction mais avec peu de résultats encore. En revanche 24 % pensent qu'il va dans la bonne direction mais avec aucun résultat encore et 24 % qu'il va dans la mauvaise direction.