Le bio, ce n'est plus uniquement le souhait de doux rêveurs écolos. La restauration collective et les cantines scolaires en particulier ont, elles aussi, entamé leur conversion. Avec plus de 92 millions d'euros d'achat de produits bio en 2009 contre 44 millions en 2008, il semble que le mouvement devienne pérenne. Une question d'offre et de demande qui prouve que l'agriculture bio peut espérer des jours toujours meilleurs. Et c'est tant mieux pour les consommateurs et la planète. Depuis plusieurs années maintenant, partout en France, des élus se mobilisent pour que les assiettes des écoliers soient non seulement bonnes, mais aussi plus saines. En 2010, on estimait à 51 % le nombre d'établissements scolaires proposant des produits bio à leurs jeunes convives. Petit à petit, produit par produit, plat par plat, le bio s'est fait une véritable place dans les cantines.
À Lons-le-Saunier (Jura - 17 681 hab.), le passage au nouveau millénaire a aussi marqué celui du choix du bio à la cantine via des petits pains, du bœuf et des yaourts. Tous ces produits sont issus de la filière bio, plus encore, bio et locale. Au départ, c'est un adjoint au maire, Jacques Lançon, qui décide d'impulser le mouvement. Pour ce faire, il démarche les producteurs bio locaux et leur garantit un volume d'achat et un prix stable, indifférent aux cours nationaux. L'effet boule de neige se met en place et les producteurs locaux acceptent de tenter le pari. Désormais, on mange bio et local à l'école.
Un potager pour la cantine
À Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes – 10 198 hab.) les repas sont intégralement issus de l'agriculture biologique dans les cantines scolaires. Plus de 1 000 repas bio servis par jour et pour une ville de cette strate, le résultat parle de lui-même. Mais la commune n'est pas à cours d'idées. En 2008, elle décide d'utiliser un terrain en friche pour y cultiver des légumes bio, histoire de voir s'il est possible de remplir les assiettes des enfants en produits « super locaux ». Pommes de terre, blettes, radis… Sur quatre hectares, les légumes envahissent le terrain entretenu par une régie communale agricole créée tout spécialement. Résultat : les légumes garnissent les assiettes et le « potager communal » devient aussi un terrain de découverte pour les enfants qui peinent parfois à nommer ce qu'ils mangent. En 2011, un tiers de la consommation était couverte grâce à cette régie qui ne désespérait pas de parvenir à une production de 20 tonnes par an, soit les deux tiers des besoins de la commune. Depuis, le bio à fait son chemin dans les cantines de Mouans-Sartoux. Depuis le 1er janvier 2012, la restauration scolaire (151 000 repas annuels) est 100 % bio. Quant aux légumes, ils n'ont à parcourir qu'entre 1,5 et 3,5 km avant d'être cuisinés et dégustés. Difficile de faire plus court comme circuit ! n