CONNEXION
Valider
Mot de passe oublié ?
Accueil > Actualités > Territoires > [Tribune] En finir avec les passoires thermiques grâce à l’exploitation des données
TERRITOIRES

[Tribune] En finir avec les passoires thermiques grâce à l’exploitation des données

PUBLIÉ LE 21 OCTOBRE 2021
BERTRAND LECLERCQ, STÉPHANE BRIFFOD
Archiver cet article
[Tribune] En finir avec les passoires thermiques grâce à l’exploitation des données
Gauche à droite : Bertrand Leclercq, directeur de la stratégie numérique chez Qualitel et Stéphane Briffod, directeur avant-vente de Qlik. Crédits : DR
La version améliorée du Diagnostic de Performance Energétique (DPE), en cours depuis le 1er juillet 2021, évalue l’énergie que consomme un logement et la quantité de gaz à effet de serre qu’il émet, allant de A à G. Pour Bertrand Leclercq, directeur de la stratégie numérique chez Qualitel et Stéphane Briffod, directeur avant-vente chez Qlik, l’utilisation des données du DPE constitue un levier efficace de lutte contre les passoires thermiques.

Bien que sujet à des remises en question, comme l’illustre l’actualité récente, cette dernière version est enrichie de nouvelles données autour de l’état du logement, telles que les équipements de chauffage, et a pour objectif de permettre à chacun d’obtenir une meilleure note. Ces données du logement représentent un nouvel enjeu pour le secteur, qui doit désormais réaliser un travail conséquent pour les collecter (il s’agit là du rôle des diagnostiqueurs) et les analyser afin de donner à toutes les parties concernées par le logement, tant les professionnels que les particuliers, les informations indispensables leur permettant d’agir afin d’améliorer la performance énergétique. Cet enjeu de taille intervient alors que le gouvernement français s’est donné pour mission d’éradiquer les passoires thermiques, ces logements trop « énergivores » et classés F ou G sur le DPE.
 
Le bâtiment, 2e source d’émissions de gaz à effet de serre
 
Cette ambition d’éliminer les passoires énergétiques vise un objectif double. Dans un premier temps, il s’agit de réduire considérablement la précarité énergétique et donc d’améliorer le confort des Français, alors qu’un rapport de l’ONPE estime que 15% des Français ont eu froid chez eux l’hiver dernier ; mais aussi de réduire les émissions de gaz à effet de serre produites par l’habitat, ce secteur représentant plus de 20% de celles-ci. Un logement dit « énergivore » est un logement pour lequel son occupant va devoir chauffer davantage (et donc dépenser plus) pour un même niveau de confort qu’un logement classé A sur le DPE. C’est cette surconsommation qui accentue la pollution. Selon une étude du ministère de la transition écologique, il existerait environ 5 millions de résidences principales qui sont des passoires thermiques.

Dans ce contexte, le gouvernement a clairement indiqué à travers la loi Climat & Résilience, adoptée fin juillet par le Parlement, sa volonté d’avoir recours au numérique pour faire évoluer les outils permettant de recenser et d’évaluer les données thermiques du logement, comme en témoigne le nouveau DPE. Néanmoins, qui dit numérique dit data et pour le secteur de l’habitat, cela se traduit par un travail de longue haleine pour transformer le DPE en mine d’or à la fois pour les particuliers et pour les pouvoirs publics.
 
De la collecte à l’analyse des données du DPE
 
Au-delà d’une meilleure ergonomie et compréhension de l’information, la première grande nouveauté du DPE réside dans l’uniformisation des méthodes de calcul. Il en découle alors une plus grande fiabilité dans les données collectées dans le cadre de l’exercice. Si lesdites données sont diverses, allant de l’estimation des coûts annuels en énergie au niveau de performance de l’isolation en place, en passant par un indicateur du niveau de confort d’été, et proviennent de différentes sources, toutes jouent un rôle clé. 
 
Avec les outils analytiques appropriés, capables d’agréger de grands volumes de données hétérogènes et de les trier rapidement sur tous les axes, il sera possible, pour les professionnels, d’obtenir une vision précise de l’état des logements, pour cibler ceux qui nécessitent des améliorations, sur chaque indicateur mesuré. Avec une visualisation cartographique, par exemple, on voit facilement des tendances se profiler, par zone géographique, par type d’habitat, etc.
 
La deuxième nouveauté concerne les scénarios de travaux, c’est-à-dire une série de conseils à destination du particulier en matière de rénovations à réaliser afin d’améliorer la performance du logement, tels que la toiture, l’isolement, le système de chauffage… Une fois les travaux effectués, il sera intéressant de comparer la progression des indicateurs et d’analyser ainsi l’impact réel des améliorations effectuées sur le logement. Là encore, une bonne exploitation des données, qui laisse libre cours à toutes les investigations, permettra de prendre des décisions essentielles pour les politiques d’amélioration de l’habitat.
 
Si les pouvoirs publics s’appuient déjà sur l’Observatoire national du DPE pour examiner la performance énergétique des logements, il est désormais nécessaire d’aller au-delà de l’observation et de croiser ces données avec celles récoltées directement par les partenaires afin de mettre à disposition des outils prospectifs et des scénarios de simulations qui favoriseront diverses actions informées. À titre d’exemple, les pouvoirs publics pourront, sur la base de ces enseignements, réaliser des investissements dans les régions qui en ont le plus besoin.
 
En définitive, le secteur de l’habitat doit tirer pleinement profit des avantages que présente la data, notamment dans un contexte où il est question de réduire la consommation d’énergie des logements. Cette volonté d’aller vers plus de numérique, et donc de data, s’illustre également par la mise en place en janvier 2023 d’un carnet d’information du logement transmis de propriétaire en propriétaire. Cet outil web servira à stocker certains documents et surtout à apporter un suivi, une traçabilité en temps réel de l’entretien d’un logement, mais aussi le suivi des données de consommation. L’usager sera alors incité à optimiser ses consommations à la fois dans sa phase courante, mais aussi pour des travaux d’améliorations. Autant d’indicateurs qu’il sera à même de suivre alors que l’IoT envahit peu à peu nos logements, à l’instar du déploiement des compteurs Linky pour l’électricité et Gazpar pour le gaz.
 
Les données collectées ou produites par le nouveau DPE :

Estimation des couts annuels en énergie
Niveau de performance de l’isolation en place
Indicateur du niveau de confort d’été
Présence de système de production d’énergies renouvelables
Répartition des consos d’énergie et couts associés en 5 postes : chauffage, eau chaude, refroidissement, éclairage, autre
Niveau d’isolation des murs, planchers, toiture et ouvrants
Descriptifs des principaux équipements en lien avec l’énergie
Des recommandations de travaux sous forme de scénarios classés en 2 groupes : travaux ‘essentiels’ / travaux ‘à envisager’
PARTAGEZ
À LIRE ÉGALEMENT
Derichebourg en confiance
Derichebourg en confiance
Le gouvernement lance une « réserve territoriale citoyenne » pour s'engager dans sa commune
Le gouvernement lance une « réserve territoriale citoyenne » pour s'engager dans sa commune
Dunkerque intègre le premier groupe industriel mondial zéro émission nette
Dunkerque intègre le premier groupe industriel mondial zéro émission nette
Argentan se penche sur la production d'énergies vertes locales
Argentan se penche sur la production d'énergies vertes locales
Tous les articles Territoires
L'essentiel de l'actualité de l'environnement
Ne manquez rien de l'actualité de l'environnement !
Inscrivez-vous ou abonnez-vous pour recevoir les newsletters de votre choix dans votre boîte mail
CHOISIR MES NEWSLETTERS