Valence Romans Agglo vient d’être officiellement désignée territoire pilote du programme national de recherche-action « SobriEau », rejoignant deux autres agglomérations pionnières dans la transition hydrique Angers et La Rochelle. Cette reconnaissance consacre un engagement déjà solide en faveur d’une gestion plus sobre et plus résiliente de la ressource, et ouvre une nouvelle étape dans la mobilisation du territoire.
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Une stratégie locale totalement intégrée au cycle de l’eau
Cette dynamique vient renforcer la stratégie globale du cycle de l’eau adoptée en 2023 puis actualisée en 2025. Cette feuille de route, qui constitue le socle du projet de l’Agglo, couvre l’ensemble des enjeux liés à l’eau et aux milieux aquatiques : assainissement, gestion des eaux pluviales, eau potable, préservation de la ressource, gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations. Conçue pour évoluer avec les effets du changement climatique, elle assure la cohérence des actions menées par la collectivité.
C’est précisément dans cette logique de transition concrète que s’inscrit le programme SobriEau. Porté par AgroParisTech Innovation, l’École Nationale des Ponts et Chaussées et le Cerema, et financé via France 2030 Innov’Eau (Ademe), il se déploiera de septembre 2025 à septembre 2029. Son ambition : expérimenter de nouvelles méthodes de gestion sobre, efficace et circulaire de l’eau dans les bâtiments existants. Un enjeu majeur quand on sait que 70 à 80 % du parc bâti de 2050 est déjà construit, faisant des économies d’eau un levier aussi essentiel que celles d’énergie pour la rénovation.
Pour y répondre, SobriEau articule son action autour de trois piliers complémentaires :
• La Sobriété, fondée sur l’observation, l’audit et l’accompagnement humain pour repenser les usages.
• L’Efficacité, avec le test et le déploiement d’équipements hydroéconomes.
• La Circularité, qui englobe la réutilisation des eaux au sein du bâtiment ou de la parcelle, l’usage des eaux pluviales et l’adaptation de la qualité de l’eau en fonction des besoins.
Un objectif emblématique illustre l’ambition du programme : réduire la consommation domestique de 150 à 50 litres d’eau par jour et par personne, voire moins, tout en maintenant un niveau de confort satisfaisant. Inspirée du triptyque énergétique Sobriété/Efficacité/Renouvelables de l’association négaWatt, cette méthode vise à faire évoluer durablement la performance globale des bâtiments.
Des expérimentations dès 2026
Cette approche se matérialisera rapidement sur le terrain : grâce au financement obtenu dans le cadre de France 2030 Innov’Eau, les premières expérimentations seront menées dès 2026 sur environ 20 bâtiments pilotes – logements, bâtiments publics ou établissements recevant du public – répartis sur le territoire. Ces tests permettront de mesurer l’efficacité des solutions envisagées et d’affiner les méthodes développées par les équipes de recherche.
Parmi les livrables phares figure un outil d’audit inédit, capable d’analyser simultanément les aspects techniques et les usages humains. Et les bénéfices attendus dépassent largement la seule réduction des prélèvements. La maîtrise de l’eau chaude sanitaire, par exemple, permettra de diminuer les volumes chauffés, réduisant dans le même temps la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. Le programme vise également à limiter les charges polluantes des eaux usées et à structurer une filière de valorisation des nutriments, notamment par la séparation à la source des urines. De quoi améliorer la fertilité des sols tout en réduisant la dépendance aux engrais fossiles.