Pour anticiper une pollution maritime, la préfecture de zone ouest a lancé un appel d'offres inédit. L'exercice découle des leçons tirées du naufrage de l'Erika il y a 15 ans, un préjudice chiffré à plusieurs centaines de millions d'euros. « À chaque fois qu'une pollution a touché nos côtes, nous avons été pris au dépourvu et nous avons dû travailler dans de mauvaises conditions et à des coûts élevés », justifie Françoise Souliman, préfet déléguée à la zone de défense et de sécurité ouest. D'où l'intérêt de cette démarche collective. Après deux ans de préparation, la préfecture est parvenue à élaborer une procédure d'une ampleur inédite, car commune aux dix départements exposés, de la Seine-Maritime à la Vendée. Elle a travaillé pour ce faire avec les dix préfectures de département, avec la Dreal Bretagne et la Direction interrégionale de la mer (Dirm). L'objectif : identifier des entreprises prêtes à intervenir immédiatement en cas de pollution maritime par hydrocarbures. Diffusé à l'échelle européenne, l'appel d'offres ne comprend pas moins de 26 lots par département, du ramassage des déchets à la prise en charge d'oiseaux mazoutés ou encore aux équipements de protection. Autre particularité, ce sont des marchés publics par anticipation. Ces entreprises, payées uniquement si elles ont à intervenir, ont été sélectionnées par secteur d'activité et sont mobilisables durant quatre ans. Le dispositif a déjà rencontré un franc succès puisque, sur 600 offres examinées, 193 marchés ont été attribués à huit entreprises. Les lots non attribués feront l'objet d'une nouvelle procédure l'an prochain.