Pourquoi avoir signé un accord avec l'Écosse ?
Nous avons rencontré nos homologues écossais en avril à Brest lors du salon Thetis sur les énergies marines. Nous souhaitions nouer des partenariats internationaux pour monter des projets éligibles à des fonds plus im-portants au niveau européen. Depuis, nous avons reçu une délégation en Basse-Normandie et sommes nousmême allés en Écosse. Les technologies qui seront immergées chez nous sont déjà en test là-bas, sur leur centre d'essais Emec. L'idée est de décliner ce partenariat sur la formation, la R&D et l'industrie. L'université d'Edimbourg a, par exemple, constitué un réseau de 13 acteurs académiques britanniques que l'université de Caen pourrait intégrer. Nous travaillons aussi à créer des formations qui disposeraient d'équivalences en Écosse. Un point d'avan-cement sur ces projets sera fait lors de la prochaine édition de Thetis, à Cher-bourg en avril 2014. Nous envisageons maintenant de nous rapprocher d'acteurs allemands, norvégiens, irlandais, canadiens…
Quelles filières d'énergies marines, la Basse-Normandie privilégie-t-elle ?
Les missions d'Ouest Normandie Énergies marines sont de définir une stratégie de développement et d'offrir des opportunités aux acteurs du territoire. Nous pouvons pour cela nous appuyer sur les services de nos trois actionnaires, que sont la Région Basse-Normandie, le conseil général de la Manche et la Communauté urbaine de Cherbourg. En termes de filières, Als-tom a déjà choisi le port de Cherbourg pour construire deux usines destinées à l'éolien offshore. Nous étudions aussi la possibilité d'accueillir des expérimentations houlomotrices. Mais en termes de lobbying, nous mettons l'accent sur l'hydrolien. Il existe une forme de concurrence entre les renouvelables, et l'hydrolien représente une niche. Si nous ne le défendons pas activement, d'autres Régions pousseront leurs propres sources d'énergie.
Siemens vient justement d'annoncer à Cherbourg un accord avec Unite sur l'hydrolien…
Il vient s'ajouter en Basse-Normandie à celui entre EDF et DCNS d'une part, aux partenariats conclus par GDF Suez avec Alstom et Voigt d'autre part. Siemens nous a assuré que 80 % de sa chaîne de valeur serait implantée dans notre région. C'est essentiel. Nous ne voulons pas simplement être un hub d'assemblage, mais bâtir une filière complète. C'est sur ce point qu'il y a compétition avec des pays comme l'Écosse et l'Irlande. Le premier qui lancera ses fermes hydroliennes bénéficiera des retombées industrielles.