EDF d'un côté, GDF Suez de l'autre : le deuxième appel d'offres sur l'éolien offshore, dont les candidatures ont été closes le 29 novembre, met en concurrence frontale les deux énergéticiens. Deux zones sont concernées. L'une, au Tréport (76), avait déjà été mise en jeu lors du premier appel d'offres, en 2011, sans être attribuée. Elle est de nouveau proposée, mais avec une capacité réduite : 480 à 500 MW, contre 600 à 750 MW précédemment. La seconde, située entre les îles d'Yeu et Noirmoutier, cible le même volume, ce qui portera théoriquement à 3 000 MW le parc français à l'horizon 2023. Derrière ces chiffres, se dispute un véritable match industriel. EDF avait raflé trois des quatre zones attribuées lors du premier appel, tandis que la quatrième avait été remportée par l'espagnol Iberdrola (qui n'a pas déposé de nouveau dossier). GDF Suez, lui, était reparti bredouille. Pour se rattraper, il s'est associé cette fois-ci au portugais EDP-R et au français Neoen. Ce consortium a choisi Areva comme fournisseur et, pour l'occasion, le fabricant d'éoliennes propose un nouveau modèle : une turbine de 8 MW, contre 5 MW jusqu'à présent. « Nous n'avons pas fait de rupture technologique, simplement une évolution de notre modèle de 5 MW », précise Luc Oursel. Le président du directoire d'Areva entend ainsi rassurer sur la fiabilité de sa nouvelle machine. Plus puissante, elle doit, à capacité totale équivalente, réduire de 40 % le nombre d'éoliennes nécessaires. Donc augmenter la distance entre les mâts et réduire les effets de sillage. « Cela réduira le coût de production du kilowattheure », assure Gérard Mestrallet, P-DG de GDF Suez, sans chiffrer sa promesse. Face à eux, se dresse donc EDF. Associé à l'allemand WPD, l'électricien a choisi l'éolienne de 6 MW d'Alstom, déjà son fournisseur pour les trois parcs remportés lors du premier appel d'offres. Son concurrent Areva, alors partenaire d'Iberdrola, avait réussi à placer son éolienne de 5 MW dans la quatrième zone. Le nombre de lots aujourd'hui en lice – deux – sera-t-il suffisant pour satisfaire les deux camps ? Verdict au printemps 2014.