Le marché de l'éolien offshore est promis à une forte croissance, mais il consomme énormément de capitaux. Face à cette réalité industrielle et financière, Areva et l'espagnol Gamesa ont choisi de s'associer. La co-entreprise devrait voir le jour d'ici à l'été prochain. En mettant en commun leurs expertises, leurs technologies et leurs actifs, industriels comme commerciaux, les deux groupes espèrent générer suffisamment d'économies pour améliorer la rentabilité de cette activité. Objectif : traverser les périodes de ralentissement tout en anticipant à moyen terme la réduction probable des subventions accordées par les États. « Le développement de turbines de ce type nécessite des capitaux importants pour financer les programmes de R&D et adapter les usines », reconnaît Louis-François Durret, le directeur des énergies renouvelables d'Areva, ce qui nécessite de partager les risques. Dans la même logique, le danois Vestas et le japonais Mitsubishi Heavy Industries se sont associés en septembre dernier. Cette alliance Areva-Gamesa vise notamment à accélérer le développement de la future turbine de 8 GW du groupe français, une puissance appelée à devenir le standard du marché. Areva pourra ainsi s'appuyer sur les compétences de Gamesa dans la chaîne d'approvisionnement et la maintenance de ces machines en mer, puisqu'il assure ce type de service pour 25GW déjà installés. L'alliance doit également permettre d'arriver en meilleure position dans les appels d'offres à venir. Les deux groupes se connaissent déjà. Areva a remporté le contrat de Saint-Brieuc en France, ainsi que celui de Wikinger en Allemagne, avec Iberdrola, le premier actionnaire de Gamesa. Cette proximité pourrait aider lors des prochaines compétitions à travers le monde. Cet accord ne remet pas en question la construction des deux usines d'Areva au Havre, l'une pour des turbines et l'autre pour des pales, a assuré le groupe français.
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