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Le puissant levier de l'innovation sociale

LA RÉDACTION, LE 10 FÉVRIER 2014
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Placer l'humain au cœur des politiques d'économies d'énergie : telle est, en résumé, la préconisation du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), qui s'est penché dans son dernier rapport sur les moyens de réussir la transition énergétique. En effet, ni la montée en puissance des énergies renouvelables, ni les progrès techniques en matière d'efficacité énergétique ne permettront, seuls, de réussir cette transition. S'il faut également agir sur les comportements, inciter aux écogestes ne suffira pas, signale le Credoc. Le maître mot : impliquer les usagers ! Les progrès techniques seront certes nécessaires, mais ils resteront largement insuffisants pour réduire les consommations d'énergie. Dans le secteur du bâtiment par exemple, les constructions neuves auront beau être plus sobres que les précédentes, 75 % des logements qui seront habités en 2050 sont déjà construits. Et si les Français sont convaincus de l'importance de mieux isoler leur logement, « seule une minorité de propriétaires réalise des travaux, souvent de manière partielle, comme le double vitrage, compte tenu du coût très élevé d'une rénovation complète », observe Bruno Maresca, l'auteur de l'étude du Crédoc. Les Français sont encore moins nombreux à opter pour un système de chauffage plus sobre, ou à remplacer leurs équipements par d'autres moins énergivores. Le coût est là aussi un obstacle majeur. Les Français se rattrapent-ils alors par leur comportement ? D'un côté, ils sont d'accord à 69 % avec l'idée selon laquelle renoncer à une partie de son confort s'avère nécessaire pour réduire les consommations. Mais il y a encore loin de la parole aux actes. Par exemple, la température dans la pièce de séjour dépasse en moyenne les 20 °C, alors que la majorité des personnes estiment qu'il ne faut pas chauffer au-dessus de 19 °C. « Le décalage entre intention et pratique est systématique quand il s'agit du mode de vie, particulièrement pour le confort dans l'habitation et la liberté de se déplacer », remarque Bruno Ma-resca. C'est notamment le cas dans les logements à basse consommation, où une partie des améliorations est annihilée par une température plus élevée, suivant un « effet rebond » aujourd'hui bien connu. Quant aux systèmes de régulation et d'automatisation (domotique), ils ne convainquent pas les utilisateurs potentiels. Dans ces conditions, il n'est pas sûr que les compteurs intelligents pour piloter les consommations entrent facilement dans les mœurs ! Au bureau, même constat : peu d'automatismes, et ceux qui existent sont mal utilisés. Les performances réelles sont bien en deçà de celles prévues à la conception. En cause, « la conception technicienne qui voit l'occupant comme un usager passif, au lieu de l'intégrer comme acteur central du pilotage de la performance énergétique ». Cette tendance à décider d'en haut ce qui est bon pour le quidam se retrouve en matière d'urbanisme. Ainsi, dans les écoquartiers français, au contraire de ce qui se passe en Allemagne ou dans le nord de l'Europe, « il n'y a pas de processus d'implication des usagers dans la conception urbaine elle-même », regrette l'auteur, qui enfonce le clou : « Comme pour les bâtiments HQE, les écoquartiers construisent des ensembles à haute ambition technologique, sans offrir aux collectifs d'habitants la possibilité d'être acteurs du fonctionnement des bâtiments et des circulations. » Dès lors, comment faire en sorte que les gens s'approprient les innovations techniques sobres ? En les impliquant, en les aidant à devenir de véritables acteurs de leur consommation et en s'intéressant aux initiatives locales, souligne le Credoc. Les efforts doivent être accentués sur l'innovation sociale. C'est-à-dire « l'expérimentation mobilisant des collectifs d'habitants ainsi que des collectifs de salariés », précise le rapport. Pour y parvenir, il s'agit de favoriser les initiatives locales, estime le Credoc, qui cite en exemple les opérations d'habitat participatif. Dépasser les simples écogestes pour interroger les modes de vie afin d'impulser des changements collectifs. Voilà un programme probablement plus complexe que le développement technologique, mais est-il moins passionnant ?


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