Le barrage du Gabas (Landes) est totalement opérationnel depuis l'été dernier. Sa mission consiste à maintenir les débits d'étiage de cet affluent de l'Adour ainsi que, par pompage, ceux des Lees de Garlin et de Lembeye et, depuis leur confluence, celui de l'Adour. De plus, il permet d'assurer la ressource destinée aux besoins économiques, essentiellement à l'agriculture. Cet ouvrage, le plus important du bassin de l'Adour avec 20 millions de m3 pour un plan d'eau de 213 ha, a nécessité 1,6 million de m3 de terrassement. Il complète un dispositif de gestion de la ressource en eau qui compte vingt-trois barrages permettant de travailler sur une capacité de stockage de 80 millions de m3 de retenue et dont le premier a été mis en eau en 1987.
révision du pge
Le barrage du Gabas s'inscrit dans le Plan de gestion des étiages (PGE) mis en place en 1999 dans le prolongement de l'élaboration en 1996 du Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (Sdage) du bassin Adour-Garonne. Ce PGE avait évalué le déficit en eau à 45 millions de m3 par an. Car le bassin de l'Adour est structurellement déficitaire. Surtout dans ses parties amont et médiane, jusqu'à la Midouze. « L'alimentation du fleuve Adour est essentiellement pluviale et très peu nivale, malgré la proximité des Pyrénées », souligne Max Roussel, directeur technique de l'Institution Adour, pour expliquer ce phénomène. Un déficit creusé par la culture du maïs ayant grand besoin d'irrigation. En 2005, sur les 572 millions de m3 estimés prélevés sur le bassin de l'Adour, 55% l'ont été pour l'irrigation.
Sur les 269 millions de m3 estimés consommés en période d'étiage, 92% l'ont été par l'agriculture selon l'Observatoire de l'eau des Pays de l'Adour. Un peu moins de la moitié du déficit, soit 19 millions de m3, a pu être économisé. D'abord en intervenant au niveau des pratiques agricoles. Ensuite en améliorant la gestion des ouvrages existants : « Nous avons décidé d'équiper tous les cours d'eau réalimentés de stations hydrométriques complémentaires », annonce Max Roussel. Enfin, en améliorant l'utilisation des nombreux canaux de dérivation qui jalonnent l'amont du bassin et qui, en période estivale, peuvent dériver parfois des débits bien supérieurs à leurs besoins.
Reste donc aujourd'hui 6 millions de m3 de déficit non résorbés. Ils pourront être satisfaits, à la fois, en déstockant des réserves EDF, en réalisant un ouvrage sur l'Ousse actuellement à l'étude et en envisageant quelques aménagements dans le département du Gers sur le secteur de l'Arros. Dans cette perspective, le PGE 1999 fait actuellement l'objet d'une révision. En attendant que le nouveau Sage, en cours d'élaboration, voie le jour. Celui-ci prendra en compte les modifications résultant du réchauffement climatique qui pourrait conduire à constater un creusement du déficit si l'hydraulicité du bassin se révélait
plus faible qu'auparavant ainsi que les nouveaux besoins d'irrigation liés aux projets de développement des biocarburants (éthanol) à base de maïs.