Le Medad a effectué fin 2007 le premier bilan provisoire de son enquête sur le potentiel hydroélectrique des fleuves français. Réalisée par bassins, grâce au concours des agences de l'eau et de l'Ademe, cette enquête donne une approximation du potentiel hydroélectrique dont le développement serait compatible avec les exigences
environnementales.
estimations
Trois pistes de production nouvelles ont été envisagées, avec, à chaque fois, une estimation du potentiel techniquement « réaliste », c'est-à-dire diminué de moitié par rapport aux chiffres bruts fournis par les agences de l'eau pour prendre en compte la faisabilité technique.
La première piste consiste à améliorer les installations existantes pour optimiser leur rendement. Son potentiel « réaliste » serait de 1 300 MW (puissance) et 2,3 TWh (production annuelle). Deuxième piste, l'équipement des ouvrages non-hydroélectriques, avec des données « réalistes » d'environ 200 MW et 1 TWh. Troisième source, le potentiel nouveau encore inexploité. Tout cours d'eau dont le débit moyen est supérieur
à 0,5 m3/s a été considéré comme utilisable (seul le bassin Loire-Bretagne a utilisé une règle de calcul différente). Ce qui représente un potentiel réaliste de 6 000 MW et 18,5 TWh.
Restait à prendre en compte la réglementation, qui interdit ou rend difficilement envisageables les installations hydroélectriques dans de nombreuses zones : cours d'eau réservés, parcs nationaux, zones Natura 2000... Dans ce cadre, seuls 27 % du potentiel nouveau et de celui représenté par l'équipement d'ouvrages non-électriques, soit 1 700 MW et 5,5 TWh, seraient « normalement » mobilisables, c'est-à-dire conformes aux exigences environnementales de base. Le bassin Rhône-Méditerranée abrite plus de 60 % de ce potentiel mobilisable.
Au total, tout compris et en l'état actuel de la réglementation, cela représente 3 000 MW et 7,8 TWh de potentiel « réaliste et mobilisable » sur les fleuves français. Soit 11 % de mieux par rapport à la production hydroélectrique actuelle, qui avoisine les 70 TWh.