Même si l'énergie est au coeur du projet, la gestion de l'eau joue aussi un rôle de premier plan dans la ville nouvelle Masdar City, à Abou Dhabi, dont la première pierre a été posée le 9 février 2008. Cette cité se veut exemplaire en matière de développement durable. Elle nécessitera un investissement de 22 milliards de dollars et devrait être achevée en 2016. Elle pourrait alors accueillir 15 000 entreprises et 50 000 résidents.Son eau potable sera fournie par une usine de dessalement fonctionnant à l'électricité solaire. Seuls 8 000 m3 d'eau dessalée seraient nécessaires pour couvrir ses besoins journaliers, contre 20 000 m3 dans une ville traditionnelle. Pour atteindre cette performance, toutes les eaux seront recyclées pour l'arrosage des champs et des espaces verts, plantés de végétaux exigeant peu d'eau. Il est aussi prévu de mettre en place des serres fonctionnant grâce à l'eau de mer : dans ces structures, l'eau est évaporée grâce à la chaleur du soleil, ce qui humidifie l'air et produit de l'eau plate pour l'arrosage. Des capteurs de rosée et des installations de récupération de l'eau de pluie devraient compléter le paysage hydraulique de la ville.Pour l'heure, cette configuration reste théorique, car elle exige de forts investissements et un certain nombre d'incertitudes techniques demeurent, aucun projet de cette ampleur n'ayant encore vu le jour. L'une des questions de fond concerne la capacité des Émiriens, souvent peu soucieux d'économiser les ressources, à changer leurs habitudes de consommation d'eau et d'électricité. Un autre défi concerne la transformation des systèmes nationaux d'eau et d'énergie pour réduire les gaspillages, et faire bénéficier à tout le pays des progrès réalisés dans cette ville nouvelle.