Egis BCEOM International est maître d'oeuvre du projet de transfert d'eau à partir du barrage de Koudiat Medaouar, jusqu'aux villes de Batna et Barika, représentant près d'un million d'habitants. Pouvez-vous nous le décrire ?Le projet consiste à récupérer l'eau brute au niveau du barrage pour l'envoyer vers une station de traitement d'eau potable située à côté du barrage. Son process comprend une cascade d'aération, un traitement physico-chimique, une filtration sur sable puis une chloration. L'eau produite (1,2 m3/s) transite ensuite dans une canalisation en fonte de DN 1 000 (de Saint-Gobain PAM, NDLR). Elle est pompée sur 18 km, puis s'écoule en gravitaire sur 100 km. La mise en route a commencé en juillet 2007. Les travaux ont duré deux ans et mobilisé jusqu'à 500 personnes, pour un coût de 100 M€. La conception du projet a été imaginée par Sogreah (France), tandis que VaTech Wabag (Autriche) a construit la station, et Cosider (Algérie) le couloir d'adduction (conduites et réservoirs). Egis BCEOM International a contrôlé les études d'exécution ainsi que tous les travaux (station et transfert). Comment a réagi la population desservie ?Elle a vraiment été étonnée de la fraîcheur de l'eau (la canalisation est à 1 m dans le sol) et de sa disponibilité 24h/24h - en Algérie, on parle de l' « h » 24. Dans certains villages, l'eau ne coulait même plus pendant toute la période estivale, ce qui posait des problèmes sanitaires.Travaillez-vous sur d'autres projets de ce type ?Oui, nous sommes également maître d'oeuvre sur un grand transfert de 60 km, à partir du barrage de Tichi Haf jusqu'à Bejaia en Kabylie. Au pied du barrage, la canalisation en acier (DN 1800) transporte un débit d'eau brute de 5 m3/s ; il y a à ce niveau une dérivation vers un réseau d'irrigation, tandis que l'autre partie de l'eau part vers une station de traitement réalisée par Degrémont (France), en sous-traitance d'Astaldi (Italie). De là, l'eau potable est transférée en gravitaire dans des conduites en BPAT et fonte (DN1400, 1 200 et 1 000 mm), puis stockée dans 7 réservoirs équipés de système de chloration. Le système alimente tous les villages le long de l'oued Soummam jusqu'à Bejaia, pour un total d'environ 800 000 habitants. C'est un grand chantier complexe - surtout pour les traversées d'oued - qui doit se terminer en 2008. Construit pour le compte de l'ANBT (Agence nationale des barrages et transferts), maître d'ouvrage délégué, son montant s'élève à 150 M€.