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Des projets pharaoniques

LA RÉDACTION, LE 1er AVRIL 2008
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Avec ses projets gigantesques et son passage éclair d'un pays de pêcheurs à une métropole ultramoderne, Dubaï fait figure de référence, que nombre de pays arabes rêvent d'égaler. L'émirat voudrait attirer chaque année 15 millions de visiteurs d'affaires et de touristes dans ses nouvelles constructions. L'un des plus grands projets en cours, qui devrait s'achever courant 2009, est l'ensemble des « Palms », ces presqu'îles parsemées de villas luxueuses évoquant d'immenses palmiers, qui aura coûté 14 milliards de dollars (9,6 milliards d'euros). À Abou Dhabi, les autorités veulent attirer le même public, avec des objectifs plus réduits : « seulement » 3 millions de visiteurs d'ici à 2015, ce qui représente une augmentation de plus de 120 % par rapport à aujourd'hui.Plus résolument encore, l'Arabie Saoudite, dopée par des prix du pétrole en hausse, veut faire sortir des sables six villes nouvelles. Pour diversifier son économie, le Royaume parie sur les touristes, notamment les amateurs de plongée, et les croyants se rendant sur les lieux saints de l'islam. Il souhaite aussi créer des activités industrielles et économiques nouvelles. La King Abdullah Economic City (KAEC) à Rabigh, à 150 km au nord de Djeddah, est son plus gros projet avec un investissement global de 53 milliards de dollars (36,5 milliards d'euros). Elle doit, à terme, créer 1 million d'emplois et accueillir près de 2 millions de personnes. Son port, le plus grand de la région, disposera d'un terminal « hadj » (du nom donné au pèlerinage à La Mecque) destiné à l'accueil de 500 000 pèlerins par an. Ces immenses développements, gagnés sur les déserts ou sur la mer dans des pays déjà très déficitaires en eau, nécessitent un apport hydrique important. Les villes nouvelles se dotent donc d'usines de dessalement. La première phase de la KAEC sera alimentée en eau par 70 000 m3 quotidiens d'eau dessalée. La filiale locale du groupe grec Latsis, Sete Technical Services, a été chargée de construire cette installation ainsi qu'une usine de traitement des eaux usées qui recyclera 30 000 m3/j d'eau, qui serviront à arroser les espaces verts et les golfs.Le recyclage se développeLe modèle est le même dans la plupart des villes nouvelles en construction : de l'eau dessalée pour la consommation humaine, et de l'eau recyclée pour entretenir jardins et zones de loisir. Ainsi, en janvier 2008, Veolia Eau a remporté à Dubaï un contrat de fournitures clés en main d'une installation qui recyclera 17 000 m3 d'eaux usées par jour sur l'île de Palm Jumeirah. Cette ressource nouvelle sera destinée à l'irrigation, l'arrosage des espaces verts et à la production d'air conditionné. Toujours à Dubaï, Degrémont et le groupe belge Besix ont remporté en décembre 2007 un contrat d'environ 800 millions de dollars (550 millions d'euros) pour une usine de retraitement des eaux usées destinée au programme immobilier de Jumeirah Golf Estates. 220 000 m3 d'eaux usées seront traitées chaque jour et recyclées. Le contrat comporte également l'installation et l'exploitation d'un réseau de collecte des eaux usées et de distribution d'eau traitée de près de 40 kilomètres.Grands portsDans cette course au développement, le Maghreb n'est pas en reste. Les projets sont moins décoiffants, mais ils ne manquent pas d'envergure. Le Maroc a ainsi lancé en 2002 la construction du complexe portuaire de Tanger Med, à 40 km à l'ouest de Tanger. Déjà entré partiellement en activité, il doit devenir l'un des ports les plus importants de la Méditerranée. Occupant une zone de 550 km2, il sera composé de quatre terminaux et de plusieurs zones franches. L'objectif est de créer 140 000 emplois et de dynamiser toute la zone nord du pays. La production d'eau et l'assainissement de cet immense projet ont été confiés à un consortium alliant l'Office national de l'eau potable du Maroc et Segedema, la filiale locale du groupe français Pizzorno Environnement. Les besoins en eau devraient être couverts grâce à un barrage sur l'Oued R'mel, encore en construction. Zones touristiquesLa Tunisie, avec un grand projet portuaire, aéroportuaire, routier et industriel à Enfidha souhaite, elle aussi, profiter de son littoral pour accélérer son développement. Même ambition en Algérie, par exemple avec le nouveau port en eaux profondes d'Alger. Les pays du Maghreb ont, en outre, de forts appétits en ce qui concerne le secteur touristique. Les initiatives de développement en ce domaine sont extrêmement nombreuses, que ce soit en Tunisie (par exemple à Gabès), en Égypte ou en Algérie. Pour tous ces projets, « les zones à développer peuvent généralement être reliées à un réseau d'alimentation en eau déjà existant, et il n'y a pas le même stress hydrique que dans les pays du Golfe. Nous nous efforçons toutefois de promouvoir des solutions qui permettent d'économiser la ressource, ce à quoi les promoteurs immobiliers et les autorités qui développent ces projets commencent à être sensibles, » explique Patrick-Yann Dartout, directeur du développement international de Sogreah, très actif au Maghreb et dans le Golfe dans son métier d'aménagiste urbain et maritime.Le Maroc a peut-être le programme de développement touristique le plus avancé. Dans le cadre de son « plan azur », il a commencé à doper les infrastructures d'accueil de six zones littorales prioritaires ; à cela s'ajoute la redynamisation des régions touristiques traditionnelles comme Agadir ou Marrakech. Côté assainissement, ces projets de développement sont généralement équipés d'usines dédiées, car le peu d'installations déjà actives sont utilisées à leur pleine capacité et que les objectifs touristiques imposent d'intégrer le traitement des eaux usées. Ainsi, pour le village de vacances de Palmariva près de Marrakech, la société Burgéap a installé une station d'épuration des eaux usées par infiltration-percolation, dédiée aux eaux du site touristique. Outre ses capacités épuratoires, cette unité doit aider à préserver les ressources mises à mal par le développement, en rechargeant les nappes phréatiques. L'objectif est double : « augmenter le potentiel en eau des nappes souterraines et préserver la qualité physico-chimique des eaux de nappes surexploitées contre la salinisation », explique Burgéap. Au-delà de la réutilisation des eaux usées pour l'arrosage, Alain Durbec, directeur général adjoint de Burgéap en charge de l'international, regrette d'ailleurs que l'infiltration des eaux épurées ne soit pas une option plus souvent adoptée par les pays du Maghreb et du Golfe. Les réticences sont avant tout d'ordre culturel, même si certains projets voient parfois le jour, comme à Agadir au Maroc.Dans le secteur de l'eau, les perspectives sont donc immenses. Deux exemples pour illustrer la taille des marchés concernés : sur la période 2005-2015, les investissements destinés à la construction d'usines de réutilisation des eaux usées dans la région Moyen-Orient/Afrique devraient s'élever à 7 milliards de dollars, d'après le mensuel Global Water Intelligence. Et près de 14 milliards de dollars pourraient être investis dans les infrastructures de dessalement dans les régions du Golfe et de la Mer Rouge. Une situation d'autant plus intéressante que beaucoup de ces pays s'ouvrent à la délégation de services publics. Notamment au Moyen-Orient, où le groupe Suez souligne que « l'association du secteur privé à la construction d'infrastructures est, aujourd'hui, progressivement déclinée au secteur des services (distribution d'eau potable, gestion clientèle, collecte des eaux usées) »


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