Joseph Paoli, chef du département grands ouvrages à
l'Office d'équipement hydraulique de Corse (OEHC), a fait le constat suivant : dans une canalisation de réseau hydraulique (eau brute, eau potable), où l'eau circule dans les deux sens, il est parfois nécessaire de faire varier débit et pression afin d'optimiser son fonctionnement.
Dans un cas, on augmente ces deux paramètres et donc on consomme de l'énergie, par le biais de pompes-
surpresseurs. Dans l'autre cas, on les diminue - entraînant ainsi une perte d'énergie - avec des régulateurs-réducteurs, assimilables à des vannes. Concrètement, cela permet de contrôler le remplissage d'une conduite, d'éviter toute survitesse de l'eau lors d'une rupture de canalisation, de limiter le débit (quelle que soit la pression de fonctionnement), de réduire et de stabiliser la pression avale, quel que soit le débit, etc. Ce sont donc deux types d'équipements différents qui permettent de contrôler débit et pression.
sous-ensembles synchrones
Joseph Paoli a eu l'idée de concevoir un système qui réaliserait, à la fois, le pompage de surpression et la régulation. Sur le plan énergétique, il permet, dans un cas, de consommer le minimum d'énergie et, dans l'autre, d'en récupérer une grande quantité, l'appareil pouvant fonctionner dans les deux sens de circulation de l'eau. C'est ainsi qu'il a inventé son convertisseur hydroélectrique,
composé de trois sous-ensembles fonctionnant de manière simultanée : un groupe hydroélectrique, un circuit hydroélectrique et un système électronique.
Développement industriel
L'ingénieur a déposé un brevet international (N° 052305) sous priorité de son brevet français (N° 0609818). Il est intitulé « Adaptateur débit-pression, convertisseur hydroélectrique ». Joseph Poali cherche actuellement un partenaire « plutôt exerçant dans le domaine de la régulation de l'eau », confie-t-il, pour envisager un développement industriel. Avec ce nouvel équipement, il a imaginé un programme hydroélectrique sur le réseau de conduites de l'OEHC, qui dépend de la collectivité territoriale de Corse. Le relief en dents de scie de l'île est d'ailleurs particulièrement adapté à ce concept de régulation dynamique qui permettrait de récupérer 10 à 15 % d'énergie et de l'envoyer sur le réseau électrique.
Ce programme pourrait être réalisé dans les dix à quinze annés à venir et représenterait entre 5 et 7 ME pour la réalisation du dispositif. L'objectif de production annuelle pourrait atteindre 13 GWh.