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Aube : l'éthanol échauffe les esprits

LA RÉDACTION, LE 1er MAI 2008
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-e 18 mars, le ministre de l'Agriculture inaugurait une nouvelle usine de Diester, à Sète. Le même jour, SMBE, filiale du groupe céréalier Soufflet, publiait un communiqué de presse intitulé « Le projet continue ». Le projet, c'est une usine de transformation du blé en éthanol, que l'entreprise a fait agréer pour 80 000 t/an dans le cadre des quotas de production gouvernementaux destinés à faire 5,75 % de biocarburants en 2008, et dimensionné pour le double sur les petites communes de Pont-sur-Seine et Marnay-sur-Seine, dans l'Aube. Un projet que conteste l'Association de sauvegarde du patrimoine et de l'environnement dite des cinq villages. Usine multirisque Risque industriel (l'usine serait classée Seveso), insertion paysagère (proximité d'un jardin botanique), présence révélée de vestiges archéologiques, perturbation d'un espace naturel sensible (dit de la Bassée auboise, dont une partie est en zone Natura 2000), surcroît de trafic, prélèvements massifs d'eau et, enfin, aberration énergétique (l'usine ferait du biocarburant de première génération, qui plus est à base de blé et non de betterave, à l'heure où le marché des céréales se tend), l'association tire sur tous les fronts. Le tout, avec la bénédiction du maire de Marnay-sur-Seine... jusqu'à ce qu'il perde les dernières élections. Son collègue de Pont-sur-Seine, en revanche, défend le projet. « Ce qui m'intéresse, c'est de participer au développement des carburants propres et des énergies renouvelables, à la réduction de la dépendance au pétrole et au dynamisme de l'agriculture locale », argumente Michel Cunin. Le 6 mars dernier, SMBE a déposé une nouvelle demande de permis de construire, une semaine après que le conseil municipal de Pont-sur-Seine ait révisé, pour la troisième fois, son plan local d'urbanisme, fort d'un rapport d'enquête publique favorable. Car jusqu'à présent, les tentatives de modifier le zonage pour faire passer les 48 ha de terrain concernés de terres agricoles à terrain constructible, et donc les dossiers de permis de construire, ont par deux fois échoué. Le 23 janvier dernier, le tribunal administratif, que l'association avait saisi en référé en s'étant payé - rien que ça - le cabinet Huglo-Lepage, condamnait le maire de Pont pour avoir annulé sa révision simplifiée de PLU quelques jours avant l'audience, et le préfet de l'Aube pour avoir délivré un permis irrégulier (la commune de Marnay n'ayant pas de PLU, c'était au préfet de se prononcer). -es travaux de terrassement ayant, selon les opposants, commencé « trois semaines » avant l'octroi du premier permis, qui plus est en plein changement de réglementation sur les documents d'urbanisme, ces derniers, ex-maire de Marnay en tête, attaquent au pénal. « Il n'y a pas de dialogue possible, dénonce Sarah Tenot, présidente de l'association. Le groupe Soufflet est très puissant dans le département, les élus sont à ses pieds. » -'eau de la Seine -'entreprise veut toutefois se montrer conciliante et abandonne, dans son dernier dossier d'autorisation d'exploiter, le prélèvement d'eau en nappe phréatique, pour se reporter à du prélèvement à 100 % en eau de Seine, « ce qui assure une neutralité indiscutable sur les zones sensibles de la vallée de la Seine ». « De la poudre aux yeux ! estime Sarah Tenot. Ils se sont aperçus que prélever en nappe ne leur fournirait pas un débit suffisant. Ils se rabattent sur la Seine, un fleuve déjà bien malmené avec les prélèvements massifs qu'opèrent la cartonnerie et la centrale nucléaire voisines. » Le groupe Soufflet n'a pas souhaité témoigner nominativement, mais avance « un dossier ICPE hypercarré ». Reste qu'avec un prix du blé au plus haut, ce sont davantage les marchés financiers que les slogans hostiles des opposants locaux - « une petite dizaine de personnes dirigées par une riche héritière » - qui pourraient avoir la peau du projet. « Aujourd'hui, malgré la hausse du prix du pétrole, si nous produisions de l'éthanol, nous le ferions à perte. Ceci n'est, bien sûr, pas envisageable, reconnaît Soufflet, qui investit là 150 millions d'euros et promet 90 emplois. Nous sommes néanmoins confiants pour l'avenir. » La vente des drêches de blé, ces sous-produits valorisables en alimentation animale, devrait limiter les dégâts. Et le futur cadre européen, en discussion pour l'échéance 2020, améliorer la visibilité d'un secteur à l'égard duquel le politique est sacrément refroidi. Fin mars, les pelleteuses de la SMBE étaient toujours à l'arrêt. Mais si le permis de construire devait être accordé, les opposants formeraient un nouveau recours. « On s'acharnera comme eux le font », prévient Sarah Tenot.


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