Dix ans comme ouvrier d'État, deux années maître ouvrier, sixans agent de maîtrise, et depuis 2005 responsable maintenance biogaz dans l'unité de traitement des boues de l'usine Seine-Aval, à Achères. Stéphane Nowicki a toujours su pleinement profiter des opportunités d'évolution que lui offrait le Syndicat intercommunal d'assainissement de l'agglomération parisienne (Siaap).
Cette station reçoit 80% des effluents produits par les habitants de l'agglomération parisienne, soit 2,1millions de mètres cubes par jour. C'est la station la plus importante d'Europe, et aussi l'une des plus anciennes. « Le site, avec sa trentaine de dispositifs de digestion des boues, est en pleine rénovation, comme le reste de la station. Aujourd'hui, il est classé Seveso seuil bas et va prochainement passer en seuil haut », explique Stéphane Nowicki.
Toutes les boues d'Achères sont envoyées dans les digesteurs et sont ensuite pompées vers des échangeurs de chaleur. « Les boues sont réchauffées à une température maintenue à 35°Cpour garantir une bonne fermentation dans les digesteurs. Elles passent ensuite dans les échangeurs dont la température atteint 60ºC », résume-t-il. Le process fonctionne en circuit fermé: les boues fraîches sont envoyées dans les digesteurs, puis sont réchauffées à 35°C avec un temps de séjour de vingt et un jours. Après ce temps, les boues vont dans des digesteurs secondaires et sont ensuite envoyées vers l'Unité de production des boues déshydratées (UPBD). Le biogaz produit sert à alimenter les chaufferies et la turbine alternateur gaz de l'usine Seine-Aval.
Une partie des échangeurs de chaleur actuellement présents sur le site provient de chez Alfa Laval. La société suédoise, spécialiste de ce type d'appareils, fabrique notamment l'échangeur de chaleur Spiral (SHE). À base de tôles (principalement en Inox) enroulées en spirale, dont l'écartement est maintenu par des pions, ces équipements permettent des échanges de chaleur avec un liquide ou un gaz sous pression. Sur le site d'Achères, le plus ancien des échangeurs a dix ans ; le dernier arrivé, le AL-SHE-1000 d'Alfa Laval, est venu en remplacement d'un ancien modèle. Mais, pour Stéphane Nowicki, il n'y a pas de grandes différences: « C'est la même conception et ça marche aussi bien. »
Ces échangeurs de chaleur nécessitent une surveillance car ils véhiculent des boues. Au niveau de la maintenance, en revanche, c'est surtout du préventif. Une fois par an, l'équipe de maintenance ouvre la porte de chaque échangeur « pour voir si des filasses ne se sont pas accumulées, empêchant ainsi le bon fonctionnement des appareils ». Pour le moment, Stéphane Nowicki n'a « rien à redire » sur ces échangeurs. « Ils fonctionnent tout seuls, 24heures sur 24 », se réjouit-il. La maintenance se fait surtout au niveau des pièces usées à cause du sable qui est présent dans les boues.
La maintenance des échangeurs paraît assez simple à première vue, mais la maintenance du site n'est pas de tout repos. « Les normes ATEX sont partout ; et depuis l'incident de l'usine d'AZF à Toulouse, la réglementation et les normes sont plus strictes », conclut Stéphane Nowicki.