Placée derrière une dune qui longe l'Atlantique vendéen, la station d'épuration du Sivos des 60 Bornes est à la fois proche des riverains et proche d'un milieu récepteur fragile, nécessitant une qualité d'épuration exemplaire. Exploitée par Saur, cette station traite les eaux de deux communes touristiques, Saint-Jean-de-Monts et Saint-Hilaire-de-Riez, et passe d'une charge de 15 000 EH en hiver à 100 000 EH au mois d'août. « Nous avons toujours réussi à bien gérer les variations de charge », souligne Jacques Baud, président de ce syndicat.
DES MESURES OBJECTIVES
En 2004, les deux communes ont engagé des travaux importants pour moderniser la station. Les eaux traitées (1,5 million de m3/an) sont toujours réinjectées dans le sous-sol, à environ 60 mètres de profondeur, dans des couches calcaires fissurées, selon un processus validé à nouveau au moment des travaux. Mais l'amélioration de la prise en charge des odeurs, qui a conduit à mettre en place une désodorisation aux étapes les plus critiques du traitement, n'a pas empêché l'enregistrement de quelques plaintes de riverains, pour des odeurs dont l'origine était difficile à analyser.
Le Sivos des 60 Bornes a donc fait appel à Odotech en 2007 pour effectuer un diagnostic des odeurs générées par la station et leur mode de dispersion. Cette étude a permis d'identifier une nouvelle source d'odeurs, les postes de refoulement, qui sont désormais désodorisés, et d'améliorer la désodorisation au niveau du prétraitement. En outre, le Sivos a demandé à Odotech de mettre en place son système de modélisation des odeurs, Odoscan, qui évalue la présence d'odeurs indésirables et leur dispersion en fonction de facteurs météorologiques. « Il était important d'avoir un outil de mesures objectives, qui nous permette d'anticiper la production d'odeurs et d'optimiser le fonctionnement de la station, mais également de communiquer avec les riverains », explique Jean-Marc Frit, directeur du Centre Saur Vendée. Ce syndicat intercommunal est le premier à mettre en place le système Odoscan en Europe. Après une vague de mesures effectuées par Odotech en 2008, l'analyse de la production d'odeurs a pu être couplée à une analyse des conditions météorologiques pour obtenir une modélisation des panaches issus des sources potentielles d'odeurs. Avec ce modèle, il est possible d'optimiser la gestion des opérations courantes de la station, en fonction des conditions météorologiques mesurées en continu. « Avant d'ouvrir une porte au niveau du traitement des boues, le technicien peut consulter le modèle qui lui indiquera s'il risque de produire des odeurs gênantes pour les riverains, précise Thierry Pagé, PDG d'Odotech. Il est également possible d'optimiser la désodorisation par un traitement à bon escient, en fonction des données du système. » Le système garde en mémoire toute production significative d'un panache d'odeurs, qui permet de mieux gérer les éventuelles plaintes de riverains en identifiant précisément sa source.
Pour les deux communes, l'opération est une réussite. La prestation d'Odotech a permis d'améliorer le traitement des odeurs et a facilité la communication avec la population. Et le Sivos envisage de mettre en place une mesure en continu des effluves, par des capteurs, afin d'aller encore plus loin dans la maîtrise des odeurs.