Le choix d'un surpresseur ou d'un compresseur utilisé dans les bassins d'aération d'une station d'épuration est une question de prix et de consommation énergétique. La différence entre ces deux familles d'appareils, elle, n'est qu'une question technique : les compresseurs à vis et les surpresseurs à lobes rotatifs sont des machines volumétriques, dont le volume d'air est connu ; les compresseurs centrifuges donnent une vitesse à l'air, et doivent tourner très vite pour donner le débit désiré.
Aujourd'hui, et particulièrement en ce contexte de crise, c'est encore le matériel le moins cher mais souvent le plus énergivore qui remporte majoritairement le marché. Ces dispositifs représentent environ 80 % des ventes, malgré les avantages économiques avancés par certains fabricants sur la prise en compte des coûts d'exploitation. Dans l'ordre, les dispositifs à lobes rotatifs représentent la technologie la plus consommatrice d'énergie, suivis des compresseurs à vis, qui, pour une pression donnée, peuvent diminuer de 15 à 35 % la consommation d'énergie par rapport aux lobes rotatifs. Enfin, les appareils centrifuges permettent des gains énergétiques entre 40 et 50 %, suivis des turbocompresseurs destinés surtout aux débits élevés (plusieurs milliers de mètres cubes d'air par heure).
Dans une station d'épuration, les coûts liés à l'aération peuvent représenter jusqu'à 60 % de la facture énergétique. Même si le coût d'acquisition des appareils peut sembler très important au départ, allant jusqu'au double, les fabricants de dispositifs peu énergivores avancent des retours sur investissement rapides et dénoncent le principe de séparation des appels d'offres « construction/exploitation » qui n'encourage pas à tenir compte du ratio énergétique. Ce ratio, qui correspond à une puissance électrique sur des débits d'air normaux en Nm3/h, dépend de la pression et de la colonne d'eau dans le bassin et de la technologie employée ; il représente donc l'élément essentiel de comparaison, même si les fabricants préfèrent souvent communiquer en m3/h. Au final, la prise en compte des coûts d'exploitation peut se révéler rapidement rentable. En 2007, la communauté d'agglomération du Beauvaisis investissait dans l'achat de deux nouveaux compresseurs centrifuges pour sa station d'épuration de 110 000 EH (voir Hydroplus n°179). Les gains enregistrés s'élevaient à 2 000 kW par jour, soit 4 500 euros par mois. Retour sur investissement prévu sur quatre ans et demi !