Les bassins des stations d'épuration sont de plus en plus souvent couverts : pour maîtriser les nuisances olfactives, limiter la croissance algale, protéger le bassin des précipitations. Au-delà du béton, ce marché se partage entre couvertures souples et rigides.
L'une des questions essentielles pour sélectionner un produit est la durée de vie, du fait de l'atmosphère corrosive (hydrogène sulfuré) des bassins. La priorité est donc de privilégier les solutions assurant le moins de contacts possibles entre des matériaux sensibles à la corrosion et l'air confiné. Donc d'éviter d'avoir des éléments de structure immergés dans les effluents, comme le pied d'accroche d'une bâche, dont l'installation nécessite généralement d'interrompre l'exploitation ; ou des éléments de structure en métal présents sous la couverture.
STRUCTURE EXTÉRIEURE
Certains fabricants ont ainsi mis au point des couvertures souples tendues par une structure extérieure, tels Trioplast, Prat S.A. ou Labaronne Citaf. Ce dernier propose ainsi avec Spécial Textiles la bâche Atexen, portée par une arche en acier située au-dessus de la toile. Il fournit une garantie de dix ans de la toile et de l'armature. La société Prat S.A. propose TextiDôme, installation elle aussi garantie dix ans. La membrane textile est soutenue par une armature en acier galvanisé située à l'extérieur, semblable à une immense toile d'araignée. Les points d'attache de la membrane textile, situés à l'intérieur, sont en Inox recouverts d'époxy... et pourtant, il peut leur arriver de rouiller, l'atmosphère intérieure étant extrêmement corrosive. « Dans ce cas extrême, les pièces oxydées sont visibles et faciles à changer », précise cependant Jacques Prat, PDG de Prat S.A.
Les solutions souples à armature extérieure ont l'avantage de s'adapter à des bassins de formes variées (carrés, rectangulaires, ronds), voire très grands dans le cas du TextiDôme (jusqu'à 100 mètres de diamètre).
La qualité de la couverture est un autre critère de longévité essentiel. Le choix de fabricants de textiles techniques reconnus offre une première garantie. La sélection des matériaux aussi : Frédéric Maupas, gérant de Ciffa Systèmes, société concevant et installant des structures de confinement souples et flottantes, rappelle la très grande longévité du polypropylène : « Utilisé pour des couvertures souples tendues, ce matériau a une durée de vie supérieure à trente ans. »
Une pierre d'achoppement des systèmes souples, qui ont par ailleurs un avantage incontestable en matière de prix, est leur moindre résistance au vent et à la neige, donc leur conformité à la norme NV65. La solidité des points de fixation est donc essentielle, pour éviter que la structure ne s'envole. La fonctionnalité des éventuelles trappes d'accès aux bassins est aussi une question importante.
COUVERTURES COMPOSITES
SBPI Environnement, qui propose à la fois des couvertures souples (en tant que distributeur et installateur) et rigides (en tant que fabricant), est de son côté formel : « Les couvertures en toile ne sont intéressantes qu'en raison de leur prix. Nous n'offrons qu'une garantie de deux ans sur nos bâches souples ; la durée de vie maximale des toiles sera d'une dizaine d'années. »
De leur côté, les couvertures rigides, le plus souvent en PRV, sont généralement de deux types : le premier est une couverture plane reposant sur une poutraison en matériaux composites, adaptée aux petits bassins, plus économique et limitant le volume d'air à recycler. Le second est une couverture autoportante, faite de panneaux moulés et assemblés pour former un dôme. La garantie sur les matériaux composites offerte par SBPI est de dix ans. La spécificité de ce fabricant, qui a de nombreux concurrents dont le leader du marché Trioplast, est de proposer une solution complète incluant aussi le traitement des odeurs.
CI Profiles propose un troisième type de structure rigide, adaptée aux bassins de grand diamètre, Domafos. Son dôme est fait de tôles nervurées traitées anti-ultraviolets en matériaux composites assemblées par une boulonnerie en Inox, et porté par une charpente en composites. Cette solution est moins coûteuse, plus légère et plus modulaire que les structures autoportantes, et s'adapte à toutes les formes de bassins. « Nous avons développé cette solution en 2003. Depuis, nous avons affiné notre technologie d'assemblage des éléments et des structures en matériaux composites, qui reste un domaine complexe car non normé », précise Yann Le Guyader, directeur de CI Profiles.
Cependant, d'après Jacques Prat, les structures en polyester rigide présentent une faiblesse : une fragilité aux ultraviolets (UV) que les tissus souples ne connaissent pas car ils sont enduits de PVC. Certains fabricants prévoient donc un traitement spécifique de leurs couvertures rigides contre les UV.
D'autres solutions de couverture des bassins sont encore peu répandues en France : couvertures en aluminium, en bois, couvertures souples flottantes. Ces dernières sont proposées, par exemple, par Ciffa Systèmes et par Renolit. Résistantes, elles présentent l'inconvénient d'être inamovibles.