Le 11 février, un débordement survenu dans l'un des ouvrages de la station d'épuration de Corbeil-Essonnes a provoqué le rejet dans la Seine d'un grand volume d'eaux usées et de petits éléments en plastique. Ces derniers sont des biomédias utilisés dans le procédé d'épuration R3F (réacteur à flore fixée fluidisée) de Vinci Environnement.
La mise en place du procédé R3F était l'un des points importants du programme de réhabilitation, d'extension et de mise aux normes de la station d'épuration du Syndicat intercommunal d'assainissement et de restauration de cours d'eau. Ce syndicat regroupe vingt-neuf collectivités du département de l'Essonne - la station de Corbeil-Essonnes traitant les eaux usées de douze d'entre elles (75 000 EH). Ce programme, lancé en 2007, doit s'achever en avril 2010 et permettre une conformité avec la directive européenne ERU.
La pollution s'est produite en période de travaux, alors que la station continuait à être exploitée. Un phasage avait été défini pour continuer l'activité tout en mettant en service progressivement les nouveaux équipements. La livraison au maître d'ouvrage n'avait donc pas encore été effectuée.
Une enquête de la Brigade fluviale de la Seine est en cours pour déterminer les responsabilités, notamment entre l'exploitant (Société des Eaux de l'Essonne, filiale de Suez Environnement-Lyonnaise des eaux) et le constructeur (Vinci Environnement), ainsi que les infractions commises au titre du code de l'environnement.
De son côté, le service de l'eau et de l'environnement du Service de navigation de la Seine, qui est en charge de la police de l'eau, a diligenté une procédure administrative pour atteinte au domaine public fluvial, qui pourrait déboucher sur une amende ou sur des mesures compensatoires.