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Evaluer les services rendus aux territoires

LA RÉDACTION, LE 1er AVRIL 2010
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«Les décisions prises à l'encontre du maintien des zones humides le sont souvent au nom du développement local, de l'activité économique, du pouvoir d'achat. Il est donc intéressant de voir ce que les zones humides peuvent apporter dans ce jeu-là », expliquait Yann Laurans, du cabinet Ecowhat, au cours d'un séminaire organisé début février à l'Institut d'études politiques de Paris. Cela implique de sortir des grandes études générales d'évaluation économique des services rendus par les milieux naturels ou du coût de leur détérioration, pour passer à des analyses plus locales. Lors d'une étude menée sur la moyenne vallée de l'Oise, les économistes ont procédé à une comparaison du revenu brut généré par six différents usages économiques concurrents sur les champs d'expansion de l'Oise. Les six usages : prairie extensive d'élevage à viande, forêt alluviale non exploitée, prairie pour l'élevage laitier, cultures, peupleraies ou gravières. S'y ajoutent deux usages récréatifs, sources de revenus locaux : pêche et chasse. LE POIDS DES GRAVIÈRES Les gravières ont à priori un poids économique plus important à l'hectare, malgré leur durée de vie courte d'une quinzaine d'années. Pourtant, à l'échelle, non de l'hectare mais de la vallée, le nombre de gravières étant très limité, le poids économique réel est chamboulé : « Ici, c'est la prairie extensive à viande qui rapporte le plus, tant en termes de revenus agricoles que de revenus indirects liés au tourisme de pêche et de chasse », détaille Yann Laurans. Des activités propices au maintien des zones humides en l'état. De tels calculs, s'ils ne peuvent en rien être extrapolés à une échelle plus large car ils concernent une réalité locale, sont importants pour les collectivités car ils répondent aux préoccupations quotidiennes des élus. LES SERVICES RENDUS À ces raisonnements en termes de développement économique local s'ajoute plus globalement l'identification de « services rendus » par la zone humide à l'homme, qui remplit donc un certain nombre de « fonctions ». Parmi celles-ci figure en premier lieu une fonction tampon, ces terrains écrêtant les crues et permettant à l'inverse de soutenir l'étiage pendant les saisons sèches. Deuxième fonction : ils sont sources d'économies lors de la production d'eau potable. Comme ce sont des territoires où l'agriculture intensive est absente, aucun produit phytopharmaceutique ne vient polluer la ressource. Cela évite d'avoir à investir dans des procédés de traitement des eaux, pour les forages qui y sont situés et les captages placés en aval. L'évaluation économique de ces deux services est réalisée en recherchant quels ouvrages devraient être construits ou quelles dépenses engagées si ces fonctions n'étaient plus remplies : ouvrages de stockage d'eau, achat d'eau auprès d'EDF pour irriguer en cas de sécheresse, ouvrages d'écrêtement des crues, de traitement contre la pollution. La fonction liée à la protection de la biodiversité est plus difficile à évaluer. « Le raisonnement économique ne peut pas porter sur tout le vivant, sur toutes les espèces », notait lors du séminaire Stéphane Robichon, économiste de l'environnement à l'agence de l'eau Adour-Garonne. Le rôle de certaines zones humides en termes de stockage de CO2, en revanche, est beaucoup plus facile à évaluer, en raison de l'existence d'un prix de la tonne de CO2 en Europe. De cette analyse, résulte une série de sommes, en centaines de milliers ou en millions d'euros. « Il ne s'agit pas d'attribuer une valeur à un territoire : additionner ces données n'a aucun sens. Le but est plutôt de montrer les enjeux, à l'échelle d'un bassin-versant », explique Stéphane Robichon. Toutes ces analyses débouchent cependant sur une donnée fondamentale : les zones humides ont une valeur, que ce soit pour la communauté dans son ensemble en termes de maintien d'une certaine biodiversité, de stockage du carbone ou de protection contre les inondations, ou pour les communautés locales en termes d'emploi. Comme le souligne Stéphane Robichon, il reste à réfléchir à une « rémunération des agriculteurs lorsqu'ils protègent ces milieux. Des réflexions vont être engagées avec la chambre régionale d'agriculture et dans le cadre de la réforme de la PAC pour creuser cette question ».


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