Début mai, les passions soulevées par la tempête Xynthia de fin février se sont calmées sur le littoral aquitain. France Domaine, service de l'État spécialisé dans la gestion des biens domaniaux, a livré ses premières estimations de la valeur des habitations situées dans les « zones noires » définies par l'État après la tempête. La valeur attribuée aux biens a semblé satisfaire la plupart des propriétaires. Si le rachat à l'amiable échoue, l'État engagera une procédure d'expropriation, indemnisant là aussi les propriétaires.
Le 8 avril, la présentation des « zones noires » avait provoqué une levée de bouclier, de nombreux particuliers refusant de voir leur maison « rasée » sans possibilité de recours. Au total, 1 515 habitations sont concernées ainsi que des entreprises (commerces, restaurants...).
Une semaine plus tard, le gouvernement avait fait marche arrière, remplaçant le vocable « zone noire » par l'expression « zones de solidarité » : dans ces zones particulièrement dangereuses, les propriétaires pourront bénéficier du rachat de leur habitation. Peu après, le président du conseil général de Charente-Maritime, Dominique Bussereau, avait évoqué la possibilité d'une « enquête contradictoire » pour les dossiers litigieux.
Les travaux d'évaluation devraient être achevés mi-juin, d'après Daniel Dubost, directeur du service France Domaine. Il a aussi estimé que « l'enjeu financier attaché à l'acquisition de l'ensemble de ces biens serait en toute première estimation d'environ 800 millions d'euros », à comparer aux 300 à 400 millions d'euros qui avaient été évoqués peu de temps auparavant par Jean-Louis Borloo.