« Ce n'est pas parce que l'on n'a pas de certification Iso que l'on n'est pas bon », lance Philippe Goulley, président du conseil d'administration de Canalisateurs de France et gérant de la société TPC. Le nouveau label lancé le mois dernier par Canalisateurs de France vise donc à fournir un nouvel outil d'évaluation de la qualité d'une entreprise, largement appuyée sur des évaluations transmises par ses propres clients. Il est le résultat d'une réflexion engagée depuis deux ans par l'organisation professionnelle pour améliorer le label existant afin de lui apporter une crédibilité indiscutable. « La commission d'attribution, qui était constituée uniquement de membres internes à l'organisation, s'est peu à peu ouverte pour devenir aujourd'hui parfaitement indépendante », précise Philippe Goulley.
Le nouveau label s'organise autour de quatre catégories : réseaux d'eaux, réseaux d'assainissement, réseaux de gaz ou fluides divers sous pression et réhabilitation des canalisations sans tranchée. Dans chaque spécialité, une couleur est attribuée selon le niveau de qualité évalué par la commission : bronze, argent, or, platine. Le label est accordé pour trois ans et qualifie une série d'engagements de la part des entreprises sur l'application des règles de l'art, l'affectation de personnel qualifié, le souci permanent de sécurité, les relations de qualité avec les autres intervenants, la réalisation des contrôles, tests et essais nécessaires et enfin le respect de l'environnement.
Pour obtenir le label, une entreprise doit présenter un dossier de candidature qui comprend une description de son organisation et de ses activités, qui doivent rentrer dans le cadre des différentes catégories. Ce dossier doit démontrer les engagements pris par la société sur la qualité, la sécurité, la protection de l'environnement et la formation du personnel. Une enquête indépendante est ensuite réalisée, avec la possibilité d'audits inopinés. Un questionnaire complet est ainsi adressé aux maîtres d'oeuvre et maîtres d'ouvrage afin d'évaluer la qualité des chantiers et de leur conduite. Les réponses, transmises directement à Canalisateurs de France, sont l'élément le plus important de l'attribution du label lors de la discussion par la commission paritaire indépendante.
VERS LA CERTIFICATION
Plus de 600 entreprises possédaient le label précédent alors que la nouvelle version n'a été attribuée qu'à 339 entités. « Nous avons vraiment resserré les boulons, ce qui a fait grincer quelques dents, mais c'est le signe que le label a du sens, souligne Philippe Goulley. L'objectif est en effet que le label soit accepté par les maîtres d'ouvrage et maîtres d'oeuvre et qu'il devienne un critère distinctif d'acceptation des marchés. » Fort de la réponse globalement positive à ce nouvel effort, Canalisateurs de France s'intéresse déjà à la prochaine étape vers la qualité : la certification par une tierce partie, sans prévoir d'échéance précise.