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Des marchés en émer gence

LA RÉDACTION, LE 1er MAI 2010
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La gestion des déchets souvent dits « solides » est une préoccupation de plus en plus marquée dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Pour autant, les stratégies gouvernementales sont très diverses en termes d'ouverture aux savoir-faire étrangers, de concession et de modalités de contrats... L'élément commun, c'est souvent une mobilisation pour la modernisation des décharges, qui se traduit par une évolution des réglementations et une volonté d'adopter des pratiques plus vertueuses. ALGÉRIE : GESTION DES DÉCHETS EN PLEINE MUTATION Le Plan quinquennal de soutien à la croissance économique de l'Algérie (2005-2009) a consacré 36 milliards de dinars à l'environnement (386 M €s), dont plus de la moitié aux déchets ménagers et spéciaux. Le prochain exercice (2010-2014) devrait afficher des budgets au moins équivalents. La réglementation a été remaniée et des études de schémas directeurs de gestion des déchets ménagers et assimilés ont été engagées par de nombreuses wilayas et communes (un millier de schémas prévus). L'ingénierie algérienne en matière de déchets étant encore peu développée (contrairement au Maroc où il y a de gros bureaux d'études reconnus, qui rayonnent d'ailleurs dans les pays voisins), de nombreux consultants étrangers interviennent en Algérie (Allemands, Espagnols, Turcs, Égyptiens...). Certains s'appuient sur des structures puissantes, comme le GTZ allemand qui offre un accompagnement complet associé à des financements très attractifs pour les maîtres d'ouvrage. C'est donc un marché hautement compétitif et complexe, car l'administration algérienne est exigeante en termes d'agréments, que les dossiers administratifs sont difficiles à monter et que les maîtres d'ouvrage retiennent des prestataires ayant déjà des références dans le pays. Certaines entreprises étrangères s'adossent à un partenaire local, comme le Français Girus qui réalise, avec un partenaire algérien, deux études de schéma directeur d'élimination (Dasri et déchets industriels) pour la wilaya d'Alger. Derrière les schémas directeurs, la mise en oeuvre des projets se fait lentement. L'essentiel des appels d'offres porte actuellement sur la fermeture et la réhabilitation de décharges, l'agrandissement ou l'ouverture de nouveaux centres d'enfouissement technique (CET). Le petit bureau d'études français G Environnement, qui dispose d'une excellente connaissance du pays et de nombreuses références, a décroché plusieurs marchés de maîtrise d'oeuvre de réhabilitation de décharges. « La réglementation sur l'enfouissement a considérablement évolué et se rapproche désormais des normes européennes. Les nouveaux CET sont donc des réalisations à la pointe de la technologie mais, sur l'exploitation, il y a encore de grandes marges de progrès (sur des moyens de compactage efficaces, sur la mise en oeuvre de la couverture, etc.). Il en est de même sur l'incinération des déchets médicaux : faute d'avoir intégré l'exploitation et la maintenance dans les cahiers des charges en amont, plusieurs unités de destruction de ces déchets rencontrent de gros problèmes aujourd'hui. Ces exemples montrent que se doter d'installations modernes n'est pas le seul enjeu : la qualité de l'exploitation, la formation des personnels, sont indispensables », souligne Pierre Goemans, gérant de G Environnement. DES SEGMENTS À RENFORCER La collecte sélective et le recyclage des déchets sont encore embryonnaires en Algérie (quelques sites pilotes). Les municipalités algériennes s'intéressent surtout à des installations de prétraitement des déchets en amont de l'enfouissement. L'entreprise française Ar.Val (groupe Vauché) est ainsi en train d'installer deux unités de prétraitement dans le cadre de la réhabilitation des décharges d'Hamici, en périphérie d'Alger, et de Biskra, dans le sud du pays. « Elles permettront de récupérer la fraction valorisable des déchets (papiers, cartons, métaux, bois, textile...) et, sur Biskra, de stabiliser en plus la fraction organique pour réduire les entrants et faciliter la gestion de la décharge », indique Patrick Denis, président d'Ar.Val. Enfin, il y a la problématique des 325 000 t/an de déchets spéciaux algériens provenant notamment des secteurs des hydrocarbures, de la chimie, de la sidérurgie... Des contrats pour la destruction de certains de ces gisements ont été passés ces dernières années, mais il reste encore énormément de stocks (au moins 2 à 3 Mt), conservés dans des conditions souvent inappropriées. LE MAROC SUR LA VOIE DE LA MATURITÉ Au Maroc, la réglementation a aussi beaucoup évolué : loi sur la gestion des déchets solides et sur les études d'impact environnemental, décrets d'application pour les décharges contrôlées (entrant en vigueur cette année), et des financements importants ont été débloqués. Le gouvernement a encouragé les municipalités à concéder la collecte des déchets ménagers et la propreté urbaine à des entreprises privées. Les grands groupes français (Veolia et Suez), présents sur ce segment, sont concurrencés par de petits opérateurs français bien implantés au Maroc (Pizzorno, Nicollin), ainsi que par l'Espagnol Tecmed, l'Américain Edgebord et des sociétés marocaines comme Ecomed. Ceux-ci se positionnent tous très bien sur les appels d'offres lancés par les municipalités pour de nouveaux CET (en général, en construction-exploitation). Ainsi Segedema, la filiale marocaine de Pizzorno, qui gère déjà la plus grande décharge contrôlée d'Afrique, à Rabat, s'est vu confier celles d'Al Hoceima et de Moulay Abdellah, et a en projet la construction et l'exploitation des CET de Safi et de Marrakech. Le Maroc se dote donc de sites d'enfouissement de grande qualité, mais le chemin sera long pour résorber l'ensemble des décharges sauvages. Sur le tri et le recyclage, le gouvernement souhaite atteindre, à terme, un objectif de 20 % de déchets valorisés. Cela implique une forte évolution des mentalités, encouragée par le projet de Charte nationale de l'environnement et par de nombreuses campagnes de sensibilisation. En termes d'équipements, quelques premiers centres de tri voient le jour comme celui, opérationnel depuis quelques mois, sur le CET de Rabat. Par ailleurs, au Maroc, certaines entreprises privées commencent à rechercher des solutions adaptées pour l'élimination de leurs déchets industriels. Le marché est naissant, mais il devrait prendre de l'ampleur. Plusieurs projets de retraitement de déchets industriels sont dans les tuyaux. On peut aussi rappeler que des unités de destruction des déchets dangereux (industriels ou hospitaliers) existent au Maroc, construites par exemple par ATI Incinérateurs Müller, qui a conçu beaucoup d'autres installations de ce type en Algérie, Tunisie, Liban, Lybie et dans une moindre mesure en Syrie et Jordanie. En Tunisie, la réglementation évolue aussi, mais les changements vont moins vite. Autour de la capitale, quelques projets notables sont engagés comme une étude de réorganisation de la collecte des déchets ménagers, confiée au cabinet français Girus, et le démarrage du contrat d'exploitation et de réhabilitation de la décharge de Djebel Chékir, donné au groupe Pizzorno. D'autres projets de décharges contrôlés sont en cours. En Égypte, malgré un cadre réglementaire existant, la gestion des déchets municipaux souffre de la forte centralisation du pays : cas rare dans la zone, l'échelon municipal est inexistant et la gestion des déchets relève de gouvernorats qui n'ont pas d'autonomie fiscale et budgétaire. La collecte a été confiée à des entreprises privées dans les grandes villes : au Caire, à Alexandrie (Veolia Environmental Services)... Quant au marché du traitement, il est encore peu mature, qu'il s'agisse de déchets ménagers, industriels ou spéciaux. Pellenc Selective Technologies a néanmoins installé en Égypte quelques machines de tri optique dans le cadre de projets industriels de régénération de PET à capitaux privés. « L'efficacité du tri optique permet la valorisation du PET en bottle-to-bottle et en fibres textiles. En plus de l'Égypte, nous avons installé des machines du même type au Liban », souligne Florence Aliberti, responsable de la communication de l'entreprise française. On peut aussi évoquer la situation de la Syrie, où la collecte des déchets ménagers est assurée en régie (90 % en zone urbaine, 64 % en zone rurale) mais à l'exception de Damas et Alep, la quasi-totalité des déchets industriels et ménagers sont stockés dans des décharges à ciel ouvert, sans réelle protection des sols. Une étude réalisée par le bureau d'études français Trivalor a établi un scénario sur dix ans pour l'amélioration des décharges publiques selon les normes européennes et la généralisation d'unités de tri/compostage sur l'ensemble du territoire. BEAUCOUP D'INITIATIVES EN RANG DISPERSÉ Abu Dhabi est l'un des leaders de la région du Moyen-Orient dans les projets de gestion des déchets. La collecte des déchets ménagers y est confiée au privé depuis plusieurs années sur certaines zones : la société Onyx Gulf (Veolia Propreté) opère par exemple la collecte du centre-ville d'Abu Dhabi. De son côté, Suez Environnement, à travers Al Qudra Suez Services, a remporté le contrat de gestion intégrée de l'ensemble des déchets dangereux de l'émirat, depuis la prise en charge chez les industriels jusqu'au traitement final sur une décharge de déchets spéciaux et une unité de traitement thermique, toutes deux à créer. Dubai, qui détient le record mondial de la production de déchets par habitant (1 676 kg/an, répartis en 20 % de déchets municipaux, 18 % de déchets industriels, 55 % de déchets de construction et 7 % de déchets dangereux) se mobilise aussi pour améliorer la situation. Globalement, dans l'ensemble de la zone Moyen-Orient, beaucoup d'initiatives, un peu dispersées, ont vu le jour avant la crise de l'année dernière qui a tout de même ralenti les investissements. Pellenc Selective Technologies a ainsi installé des machines de tri optique sur des flux d'ordures ménagères (projet à capitaux privés) à Dubai et d'autres machines identiques sont en cours d'installation au Qatar. De son côté ATI, a installé plusieurs unités d'envergure dans la zone ces dernières années : traitement de déchets hospitaliers au Koweit, à Bahreïn, à Oman ainsi qu'en Arabie Saoudite où deux lignes de traitement de déchets industriels spéciaux sont aussi en fonctionnement.


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