Le traitement des eaux polluées par des composés organo-halogénés volatils nécessite aujourd'hui l'emploi de produits chimiques. Les chercheurs de Grenoble INP misent sur les phénomènes de cavitation pour fournir une technologie de dépollution sans entrants chimiques.
PROPAGATION D'ONDES
La cavitation est une étape de transition de l'eau entre les phases liquide et gazeuse, obtenue par dépressurisation sans échauffement. Lorsque la pression de l'eau diminue, les gaz dissous forment les premières bulles, puis l'eau elle-même vaporise et les bulles grossissent. Si la dépression est suivie d'une compression, les bulles de vapeur d'eau sont écrasées (collapse) et libèrent par dissociation des radicaux libres OH?. Ces derniers oxydent les molécules polluantes, qui se transforment en molécules moins nocives (CO2, H2O et HCl).Dans le programme Cavhyte, la cavitation se produit dans une canalisation équipée d'une contraction (venturi). L'eau est mise en circulation par une pompe. La dépression se fait dans la contraction et la recompression se produit immédiatement après. Dans le programme Cavichoc, le fluide ne circule pas : la cavitation est provoquée par des phénomènes de propagation d'ondes de pression de type coup de bélier.
« Cavhyte pourrait être utilisé pour des eaux chargées en polluants volatils. Nous testons actuellement l'utilisation d'une pompe plus puissante que lors de nos premiers essais, pour intensifier le phénomène de recompression. Cavichoc, de son côté, est adapté aux polluants non volatils déposés sur des sédiments, tels que les PCB », détaille Claude Rebattet, chercheur à Grenoble INP.