Parmi les quatorze premiers projets bénéficiant d'aides liées au grand emprunt, figurent trois dossiers concernant les énergies de la mer - ce qui est logique car le développement des énergies marines était l'un des premiers appels à projets lancés par le gouvernement.
Il y a tout d'abord l'hydrolienne portée par Sabella, l'Ifremer et Veritas. Mais aussi le projet Orca de fédération de la filière liée aux hydroliennes, mené par Alstom Power Hydro, l'École centrale de Nantes et le Centre technique des industries mécaniques ( Cetim). Alstom, qui vient d'inaugurer à Nantes les nouveaux bureaux d'Ocean Energy, filiale créée pour développer son activité dans le domaine des énergies marines, y travaillera, notamment sur l'hydrolienne baptisée Beluga 9.
Figure aussi dans la liste des lauréats la bouée S3 de récupération de l'énergie de la houle, développée par SBM Offshore et l'École centrale de Nantes. À eux trois, ces projets totaliseront un peu plus de 20 millions d'euros d'aides de l'État, sur les 53 millions annoncés par François Fillon à Mortain le 6 décembre 2010.
Au total, le gouvernement aura lancé près de 30 appels à projets entre juin et décembre. D'ici à la fin de l'année 2011, les décisions d'engagements sur les projets sélectionnés atteindront 15 à 20 milliards d'euros.
Dans le même temps, un projet de génération d'électricité à partir de l'énergie de la houle vient d'être colabellisé par les pôles de compétitivité Mer Bretagne et Mer Paca. Porté par l'entreprise D2M et baptisé Bilboquet, il comprend une colonne ancrée sur laquelle coulisse un flotteur, montant et descendant en fonction de la houle. Le Bilboquet peut être ancré par des profondeurs variées et offre la qualité primordiale d'un fonctionnement multidirectionnel. Le projet vise à développer tout d'abord un système de puissance réduite (un démonstrateur de 120 kW).
ÉNERGIE THERMIQUE
Enfin, DCNS et la Région Martinique ont annoncé le 25 novembre 2010 avoir signé une convention pour la mise en place en Martinique d'une centrale pilote d'énergie thermique des mers (ETM), capable de fournir 10 MW d'énergie stable en 2015. La localisation de l'île sur la ceinture tropicale permettrait de produire de l'énergie 24h/24h en exploitant la différence de température qui existe naturellement entre la surface de l'eau et les profondeurs de l'océan. C'est un pas de plus pour le groupe vers la concrétisation de cette technologie : DCNS a en effet réalisé en 2008 une étude de préfaisabilité pour l'île de la Martinique, puis en 2009 une étude de faisabilité et un contrat pour un démonstrateur à terre pour l'île de La Réunion, et en 2010 une étude de faisabilité pour Tahiti.