Le ton monte dans nos campagnes, ou plus précisément le long de nos rivières. En effet, la directive-cadre eau (DCE) demande une restauration de la continuité écologique des cours d'eau en supprimant notamment une partie des milliers de seuils (c'est-à-dire des barrages, moulins, etc.). En conséquence, en janvier 2010, le ministère de l'Écologie a publié une circulaire qui a fait peu à peu réagir les propriétaires de ces ouvrages. Si bien qu'aujourd'hui, près de 18 000 personnes ont signé une pétition pour s'opposer à cette circulaire du 25 janvier 2010.
La Fédération française des associations de sauvegarde des moulins ( FFAM), qui regroupe 82 associations régionales et locales et 5 000 adhérents, juge « tendancieuse » l'interprétation qui a été faite par les services de l'État de la DCE.
« Cette circulaire, par ailleurs financièrement insoutenable, met en péril le troisième patrimoine de France, les moulins à eau, estime la Fédération. Le bouleversement d'un équilibre hydraulique et écologique, en place depuis des siècles, aura des conséquences irréversibles. Les services de l'État n'ont prévu de les étudier qu'ultérieurement, en quelques semaines, sans véritable concertation, et sans tenir compte du potentiel d'énergie renouvelable que ce patrimoine recèle (équivalant à une tranche de centrale nucléaire). De plus, il n'a jamais été démontré scientifiquement que le retour à l'état sauvage des cours d'eau serait le remède pour une meilleure qualité de l'eau. »