Une équipe de chercheurs de l'université de Stanford, aux États-Unis, expérimente un système d'assainissement qui inverse la problématique liée à l'azote. Au lieu de l'éliminer de l'eau en fin de traitement, lors de la nitrification-dénitrification, elle propose de le transformer en début de chaîne en oxyde d'azote (NO2), un gaz à effet de serre qui possède un fort pouvoir calorifique lors de sa combustion.
« Les réactions que nous testons incluent une nitrification partielle pour convertir l'ammonium en nitrite, suivie par une réduction microbienne ou abiotique afin de faire de ce nitrite du NO2 », détaille Craig Criddle, professeur à Stanford. Parallèlement, se produit une méthanisation. « L'énergie extraite du méthane et de l'oxyde d'azote pourrait être deux à trois fois supérieure à celle produite par une station d'épuration habituelle », précise Craig Criddle.
Le pilote testé par les universitaires inclut aussi un propulseur semblable à ceux utilisés sur les fusées et fonctionnant à l'oxyde d'azote. En brûlant, le NO2 se transforme en azote gazeux et en oxygène. Le propulseur pourrait « actionner une microturbine », poursuit le chercheur, produisant de l'électricité et de la chaleur. L'objectif est d'obtenir une station d'épuration neutre en énergie et n'émettant pas de gaz à effet de serre. Il s'agit aussi d'économiser par ailleurs l'oxygène habituellement utilisé pour aérer les eaux en tête de station.